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Immigré politique : Ce jeune guinéen poussé à l’exil forcé…

Mamadou Bassirou Barry, est un ressortissant de Lelouma, administrativement situé dans la région de Labé, en guinée. Marié et père de deux enfants, ce jeune est depuis plusieurs années poussé à l’exil forcé. Immigré politique dont la destination n’est toujours pas connue, il a quitté son pays d’origine après avoir subi des persécutions et des violences graves de la part des autorités de son pays, à cause de son soutien politique à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), parti dirigé par l’opposant Cellou Dalein Diallo. Des faits qui remontent de 2013 jusqu’en 2017.  Actuellement, le fil du contact est coupé entre lui et sa famille. Ses derniers se demandent où se trouve leur frère, fils, oncle et cousin. Cette semaine, notre rédaction est rentrée en contact avec un de ses frères, qui nous a expliqué les circonstances dans lesquelles cet immigré s’est retrouvé à l’état actuel. C’est une scène no-comment qu’il relate. A l’heure actuelle, selon nos informations, sa famille aussi est sur une menace d’arrestation. Après avoir été arrêté plusieurs fois, puis libéré et poussé vers l’exil, certains membres de la famille de Mamadou Bassirou Barry sont en fuites et se réfugient dans un milieu inconnu. Son frère ainé lui, est arrêté pour fait de complicité nous apprend-t-on.

Dans cet entretien, ce membre de la famille Barry, revient sur les problèmes qu’a enduré Mamadou Bassirou Barry depuis le 27 février 2013, lors d’une manifestation organisée par le collectif de l’opposition pour exiger le départ de Way Mark, et pour réclamer la participation des guinéens de l’étranger au vote.

« Il s’était beaucoup investi dans l’organisation de cette manifestation, c’est pourquoi, il est devenu la cible des autorités locales. Au cours d’une manifestation de l’opposition dont moi-même j’ai pris part, on criait des slogans hostiles au régime de président Alpha Condé. Arrivé au siège du RPG (parti au pouvoir actuel ndlr), au carrefour concasseur, il y a eu des affrontements avec les militants du RPG. Les forces de l’ordre ont soutenu les jeunes Rpgistes en nous lançant des bombes lacrymogènes, ils ont aussi tiré à balles réelles. Certains ont été atteints par les balles et d’autres par différents projectiles. En tentant de nous échapper, c’est là qu’il l’a été arrêté pour la première fois. Il a été violemment pris à partie. A terre, il a reçu des coups de matraque, des coups de pieds avant d’être ligoté et conduit à l’Escadron mobile de Hamdalaye 2 », relate-t-il sous couvert de l’anonymat.

Mais ce n’est pas tout. L’histoire ne fait que commencer. En prison durant 35 jours, Mamadou Bassirou Barry a subi des violences, des tortures. Notre interlocuteur déplore le fait que son frère ait vécu des moments extrêmement difficiles suivi des interrogations musclées et des injures.

« Les militants de notre parti ont entamé des négociations pour sa libération. Et cela a été acceptée par les autorités moyennant le versement d’une grosse somme d’argent », déplore-t-il.

En début d’Avril 2015, M. Barry participa à l’organisation de la révolte contre le changement de calendrier électoral décidée par la CENI. Ce calendrier d’après nos informations, faisait passer les élections présidentielles avant les élections locales.

« Non seulement mon frère a offert beaucoup d’argents, mais aussi il a incité les jeunes à répondre massivement à l’appel de l’opposition républicaine. Les autorités locales l’ont identifié en tant que meneur », rappel notre interlocuteur.

En 2016, plus précisément au mois d’août, se souvient son frère, Bassirou Barry tente d’organiser  un match de Gala en date du 14 août pour motiver les militants à répondre à l’appel de l’opposition. Ce match opposait les panthères de Hamdalaye contre Wandjan City de Wanindara. Sauf que d’après lui, le match a été interrompu après que certains jeunes issus du RPG sont venus leur agressé avec une violence. Du coup, une altercation a eu lieu. Les forces de l’ordre se sont interposées. Plusieurs arrestations ont eu lieu dans les rangs de l’opposition confie-t-il.

« Le lendemain vers midi, les gendarmes sont venus à notre domicile car le chef de quartier avait probablement dénoncé mon frère Bassirou. Ils l’ont arrêté et conduit au PM3 de Matam. Sa femme a été violée par les gendarmes en sa présence, pendant que nous, on se cachait derrière les douches entrain d’observer la scène. C’était vraiment horrible. Ils l’ont accusé de détention d’armes et de rebellions et, aussi d’être l’instigateur des faits qui sont punis par les lois guinéennes. C’est dans ses circonstances, qu’il a été déféré à la prison sûreté de Conakry », se souvient-il.

Après avoir connu toutes formes d’arrestations de nature politique, et des violences à la prison centrale, sans autant que son dossier ne soit transmis devant un quelconque juge, Mamadou Bassirou Barry a été contraint de prendre le chemin de l’exil.

Selon notre témoin, la famille Barry n’a toujours pas les nouvelles de leur fils, qui a fui son pays, après être menacé de mort.

Dossier à suivre…

Moustapha CONDE

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