Rien ne semble plus arrêter Alpha Condé, le dirigeant guinéen de 81 ans, arrivé au pouvoir en 2010, dont le mandat a été renouvelé en 2015. Le locataire du Palais Sékhoutouréya, dans sa démarche de doter la Guinée d’une Nouvelle Constitution, pouvant l’offrir la possibilité de se représenter aux élections présidentielles d’octobre 2020, ne veut écouter ni la communauté internationale, ni la CEDEAO, encore moins ses opposants.
Lundi, pour être plus précis, le chef de l’Etat, sur un ton ferme et catégorique, a répondu au chef de la diplomatie française, Jean Ives Le Drian. L’on se souvient de la sortie de ce dernier en Janvier dernier qui déclarait que « l’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne nous paraît pas être obligatoirement partagée ni par sa population, ni par ses voisins ».
Dans l’entretien qu’il vient d’accorder à la presse française (RFI et France 24), Alpha Condé jure sur tous les noms de Dieu, qu’il ne se préoccupe pas de ce qui se passe au pays d’Emmanuel Macron. C’est pourquoi, il dit ne pas juger la France.
« Je n’ai pas été élu par la France ni par quelqu’un d’autre. J’ai été élu par les guinéens. La Guinée a une tradition d’indépendance depuis 1958. La Guinée a l’habitude de prendre ses décisions » déclare ouvertement le pensionnaire du Palais Sékhoutouréya, ajoutant ainsi ses rapports avec la France.
« J’ai de bons rapports avec le gouvernement français. Je m’occupe de ce que le peuple de Guinée pense et décide. Si ce peuple dit non à la constitution, je m’incline. S’il dit oui, je l’applique. Je n’ai pas à juger le comportement d’un autre pays. Je ne juge pas ce qui se passe en France. Je juge ce qui passe en Guinée » réplique l’opposant historique.
De l’avis d’Alpha Condé, la Guinée a plus que jamais besoin d’une nouvelle constitution. ‘’Celle en vigueur n’est pas bonne. On a été obligé de faire des accords politiques violant la constitution. Le reste, c’est le peuple qui juge’’ tranche-t-il d’un ton ferme.
A suivre…
Moustapha CONDE