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Alpha Condé signe et persiste à Mamou : « Moi je n’ai peur que de Dieu… »

Comme annoncé précédemment, le Président de la République a communié avec les populations de la ville Cosmopolite ce dimanche 23 février 2020. Alpha Condé, qui s’est rendu dans la sous-préfecture de Porèdaka, a eu droit à un bain de foule à Mamou, dans la Commune Urbaine.

Réceptionné d’abord au stade préfectoral Michael Diakité, c’est à la place des Martyrs de la maison préfectorale de la Jeunesse et de la Culture, que le numéro 1 guinéen a livré son discours. Discours dans lequel, Alpha Condé s’est exprimé longuement sur son passé d’opposant.

Alors qu’il rappelle que la majorité de la population guinéenne est très jeune et ne connait pas l’histoire de leur pays, en 1985, ajoute le locataire du Palais Sékhoutouréya, on a inventé un faux coup d’État de Diarra, et par la suite dira-t-il, beaucoup de Malinkés ont été massacrés, dont de nombreux officiers de l’armée.

« Quand je suis rentré en 1991, les Malinkés étaient en esprit de vengeance,  je leur ai dit la meilleure façon de se venger de celui qui t’a fait du mal. C’est apporter le bonheur dans sa famille. J’ai gagné les élections présidentielles en 1993, le président Conté a dit qu’il a gagné, les jeunes officiers sont venus me voir, il ne faut pas accepter, nous sommes avec toi, ne craint rien. J’ai dit il y aura quand même des morts. J’ai été dans les mosquées, j’ai dit que moi je ne suis pas venu pour gouverner les cimetières. Je suis venu pour Gouverneur les hommes. Si j’envoie une partie au cimetière, mais qui je vais gouverner ? » interroge Alpha Condé.

Évidemment, confie-t-il, ‘’tous les gens qui avaient voté pour moi, étaient très en colère. J’ai pris mon avion je suis parti à Paris. Mon adjoint a initié sans mon accord, à négocier avec le Gouvernement, pour que je sois Premier ministre et que je partage le Gouvernement avec le Président. J’ai dit c’est pas ça mon combat. Tant que je n’aurai pas la possibilité d’accomplir mon programme, je serai opposant. J’ai été opposant pendant 42 ans, j’ai combattu la première République à partir d’un moment, le régime m’a condamné à mort par contumace. Le deuxième président m’a mis en prison pendant deux (2) ans et demi.  Mais la vie d’un homme dépend de Dieu. Et c’est Dieu qui donne le pouvoir. J’étais prêt à mourir opposant si je n’avais pas la possibilité d’appliquer le programme que je veux » ajoute le locataire du Palais Sékhoutouréya.

Et de poursuivre : « Bah Mamadou, Siradio et moi, on a été opposant. On n’a jamais jeté une pierre sur une voiture (…) Et tout le monde sait comment les militants du RPG ont souffert. Mais la bataille politique est une bataille d’idée. Ce n’est pas la guerre. Quand quelqu’un a un bon programme, il s’adresse à l’intelligence. Quand il n’a pas un bon programme, il s’adresse au subjectif. Votes pour moi parce que je suis musulman, votes pour moi parce qu’on est chrétien, votes pour moi, parce qu’on est peulh. Donc, je ne confonds pas le Foutah avec des gens qui donnent aux jeunes de la drogue pour casser les choses. Le Foutah est une région de paix, de solidarité et de tranquillité. Mamou c’est la Guinée. C’est un carrefour où toutes les ethnies de la Guinée se retrouvent et vivent en paix et dans la solidarité. Mais comme l’a dit Biro, c’était encore mettre le masque sur mon visage au Foutah. Mais quel que soit la force du mensonge, la vérité finit toujours par triompher.  C’est pourquoi, je suis patient » a-t-il indiqué.

Mais ce n’est pas tout. Alpha Condé arrivé au pouvoir en 2010 puis reconduit en 2015, épluche ses 81 ans cette année. Dans son discours, tout comme en Haute Guinée, le dirigeant guinéen dégage les raisons de sa résistance physique alors qu’il est dans la vieillesse. Même si l’opposition accentue la pression sur le terrain, le chef de l’État assure qu’il n’a peur que de Dieu.

« Moi je n’ai peur que de Dieu. Je n’ai peur de personne ni en Guinée, ni dehors. Et je sais que Dieu est avec moi. La preuve, je n’arrive pas à vieillir. Quand je marche avec les militaires qui sont mes petits-enfants, ils se fatiguent avant moi. Et, je ne suis jamais malade. Pourquoi ? Parce ma main et dans la main de Dieu. Beaucoup de gens me demandent, Président quel est ton secret ? Dis-nous ton secret. Je leur dit je n’ai qu’un seul secret, c’est Dieu. Tout le temps je me bats avec ma garde parce que je rentre dans la foule. Or eux, dans leurs formations, on leur dit de ne pas accepter que le Président rentre dans la foule, parce que quelqu’un peut profiter pour le poignarder. Je dis mais moi je n’ai pas peur. Le jour où Dieu m’enlèvera la vie, il l’enlèvera, mais personne d’autre ne le peut » se vente-t-il, magnifiant ainsi les avantages de son projet très controversé de Nouvelle Constitution.

« Qu’est-ce qui est dans la Nouvelle Constitution ? Cette constitution est d’abord faite pour les femmes, la première chose, c’est la parité homme-femme. C’est l’interdiction des mutilations génitales féminines. C’est-à-dire, nous ne voulons plus que nos filles soient excisées. Nous ne voulons plus que nos filles soient mariées avant 18 ans. C’est ce qui va leur permettre d’aller en classe et de se développer. Donc, nous ne voulons plus de mariage forcé. Le mariage doit être un consentement entre l’homme et la femme. Deuxièmement, cette constitution est faite pour  les jeunes. Vous avez vu qu’on a consacré 15 % de nos ressources minières à l’ANAFIC, pour permettre à toutes les sous-préfectures à se développer. Nous avons fait la même chose pour les jeunes. Il y a un fonds pour la jeunesse, c’est pour le développement de la Jeunesse. Troisièmement, il y a un fonds pour les besoins des personnes vulnérables. D’abord, pour les handicapés. Les handicapés peuvent travailler aussi. Dernièrement lors de mon meeting à Kindia, les handicapés ont fabriqué un fauteuil pour moi. Ça veut dire que si on les accompagne ils peuvent travailler aussi. Les personnes vulnérables, ce sont les personnes âgées. La constitution prévoit un fonds et pour les handicapés et pour les personnes âgées. C’est aussi une constitution écologique. La Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, nous sommes en train de couper nos arbres, nos fleuves vont tarir non seulement il n’y aura plus d’eau pour la Guinée, mais aussi pour l’Afrique de l’Ouest. Nous voulons mettre fin à cela. C’est pourquoi, aux bords de tous nos fleuves et nos rivières, nous allons construire des arbres. Voilà ce qui est dans la Constitution. Mais qu’est-ce qu’il y a de plus démocratique que d’interroger le peuple ? Quand il y a un programme, tu défends ou tu combats. Tu n’es pas d’accord tu demandes aux gens de voter NON. Ceux qui sont d’accord demandent à voter OUI. C’est ça la démocratie. Mais certaines de nos personnes, pensent qu’elles peuvent réussir un coup d’État en Guinée. Ils se trompent (…) » titille-t-il ses opposants, réunis au sein du Front National pour la Défense de la Constitution.

A suivre…

Alpha Madiou BAH

Depuis Mamou

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