Frantz FANON voyait bien quand il affirmait que » Chaque génération doit, dans une relative opacité, trouver sa mission, la remplir ou la trahir « . L’histoire politique récente de la Guinée voire même de la sous-région nous enseigne la contribution de chaque génération à la construction des États. En Guinée, les pères fondateurs ont pu accorder à notre pays l’indépendance politique. Après eux, la génération suivante a promis la prospérité économique. Elle fut incapable de nous l’accorder. Cependant elle pourrait au moins nous accorder la démocratie et le cas échéant nous devons la leur imposer de gré ou de force. C’est cela aussi notre mission à remplir ou à trahir.
Notre génération s’est illustrée ces dernières années sur le continent par son exigence à la consolidation de la démocratie dans les États : du printemps arabe et aux soulèvements au Burkina Faso. Et aujourd’hui encore ça continue avec le Soudan, l’Algérie. Ce sont là tous des régimes jadis inébranlables. Mais la détermination, le courage d’une génération éprise de démocratie a eu raison de ces dictateurs.
En Guinée, notre génération se doit de remplir la mission qui est la nôtre, celle consistant à consolider la démocratie qui se nourrit aussi de l’alternance politique démocratique ou encore de la trahir pour être qualifiée de lâche de notre génération africaine. La Guinée est inéluctablement une chance pour chacun de nous.
Et nous avons l’obligation de jouer notre rôle pour cela, identifions notre mission. Elle est bien là, consolider la démocratie. À nous d’agir ou ils agiront pour nous et contre nous.
Face à l’histoire, seuls les faits parlent. L’inaction n’est plus une option.
Fodé BALDE, Homme Politique Guinéen, LA GUINÉE D’ABORD