Alpha Condé, le dirigeant guinéen est partagé entre incertitude devant l’excès de choix ou de possibilité auquel il est confronté depuis le report du double scrutin législatif et référendaire initialement programmé pour le 1er mars dernier. Entre ses partisans et la pression internationale, le chef de l’Etat est appelé à trancher.
Alors que son parti était dans la course contre la montre pour le double scrutin, Alpha Condé, qui avait même effectué une tournée à l’intérieur du pays pour remobiliser sa troupe à sa cause en faveur d’une Nouvelle Loi Fondamentale via un Référendum, a été contraint de repousser la date des élections, malgré la volonté de son propre camp. Et, cela risque de lui couter cher, si, si avec insistance seulement, après les deux semaines qu’il a annoncé arrivent sans que les élections n’aient lieu.
La pression de la Communauté Internationale…
Lui qui avait pourtant affiché une certaine sérénité face aux nombreuses menaces de la Communauté Internationale, s’est finalement rétracté. Alpha Condé se retrouve dos au mur avec le report du double scrutin.
Au-delà de l’UE et des Nations Unies, la CEDEAO, l’UA, décident de jeter un regard sur processus décrié par l’opposition guinéenne. C’est d’ailleurs la raison du déploiement d’une Mission d’Experts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Conakry. De concert avec la CENI, elle devra trancher entre l’opposition et le pouvoir d’Alpha Condé sur le cas du fichier électoral tant dénoncé par de nombreux observateurs, mais aussi et surtout par l’OIF.
Dans les différentes déclarations publiées, la Communauté Internationale a toujours demandé l’organisation d’élections inclusives, transparentes, consensuelles et crédibles acceptées de tous. C’est là que le bât blesse, puisque le pouvoir de Conakry semble déterminé à aller aux Législatives sans les poids lourds de l’opposition politique, qui, elle aussi, s’est retirée du processus électoral.
Le RPG Arc-en-ciel demande des élections avant le 15 mars…
Pratiquement, le report de deux semaines coïncidera au 15 mars prochain. La mission de la CEDEAO et de l’UA, n’a que deux semaines pour évaluer le fichier électoral. L’opposition croit dur comme fer que le timing est minime.
Face donc à un probable énième report des élections, les partisans d’Alpha Condé pourraient adopter une autre stratégie, celle de lâcher leur champion. L’équation pourrait ne pas concerner tous ses militants, mais la fronde serait énorme.
La preuve, samedi passé, en marge de l’Assemblée Générale du navire jaune, nous avons assisté à une réclamation majeure. Munis de prospectus et de pancartes sur lesquels on peut bien lire ‘’ Nous voulons une date des élections », les partisans d’Alpha Condé ont ainsi haussé le ton, en réclamant une nouvelle date pour la tenue du double scrutin.
Jamais, depuis son arrivé au pouvoir en 2010, avant d’être reconduit en 2015, le locataire du Palais Sékhoutouréya n’avait subi une telle pression assez inconfortable, en dépit des contestations de l’opposition.
L’opposant historique se voit confronté à un jeu de choix. De quel côté sera-t-il ? Son parti, pour maintenir le cap, ou l’intérêt supérieur de la nation en renonçant à tout, notamment son référendum pour rentrer dans l’histoire du pays ? Les jours à venir seront décisifs pour le vieux renard politique !
A suivre…
Alpha Madiou BAH
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