Acculé par la forte pression de l’opposition et de l’a Communauté Internationale, Alpha Condé ne veut point reculer dans son désir de doter la Guinée d’une Nouvelle Constitution. Dans un entretien qu’il accordé à nos confrères français ‘’Libération’’, le chef de l’Etat s’est une énième fois prononcé sur son projet qui divise tant les guinéens.
Le président Conté qui continue de maintenir le flou sur l’intention que lui prête le Front national pour la défense de la constitution qui s’agit d’une quête de solution pour un troisième mandat à la tête du pays, se dit ne pas du tout comprendre d’où vient l’obsession à évoquer en permanence un troisième mandat.
« Je ne sais pas d’où vient cette obsession sur le troisième mandat en Guinée. Quand vous avez des chefs d’Etat africains qui ont fait quatre ou cinq mandats et qui sont chouchoutés, c’est une démocratie à géométrie variable. Et la démocratie, ce n’est pas nécessairement l’alternance. On a vu dans beaucoup de pays ce que ça a donné. Même en France, jusqu’après Jacques Chirac, il n’y avait pas de limitation de mandats. Est-ce que ça veut dire que la France n’était pas une démocratie ? », interroge le locataire du Palais Sékhoutouréya, avant d’enfoncer le clou.
« J’ai été opposant pendant quarante-deux ans, j’ai été condamné à mort, j’ai fait de la prison. Je n’ai jamais cédé, et je n’ai jamais utilisé la violence. Pendant tout ce temps, nous n’avons pas jeté une pierre. Aujourd’hui, l’opposition casse les voitures, les maisons… Je n’ai de leçon de démocratie à recevoir de personne. Et je ne vois pas ce qu’il y a de plus démocratique qu’un référendum », signe et persiste Alpha Condé.
Pendant ce temps, une délégation de dirigeants africains est annoncée pour ce mardi 17 mars 2020 à Conakry, en vue de tenter une médiation entre Alpha Condé et ses opposants. Le but, selon plusieurs indiscrétions viserait à contraindre le dirigeant guinéen à renoncer à son projet et faire profil bas dans le cadre de la tenue des élections législatives couplées du référendum constitutionnel du 22 mars prochain. Il s’agit entre autres de l’Ivoirien Alhassane Dramane Ouattara, du Nigérian Mouhammadou Buhari, et peut-être du Nigérien Mahamadou Issoufou. Pourront-ils y arriver ? Grosse question !
Moustapha CONDE