Je fais cette note en guise de mise en garde et alerter l’opinion sur ce qui peut advenir à partir du lundi 13 janvier.
Le FNDC appelle à ce qu’il qualifie de »résistance active » à des actions spontanées dans tous les quartiers. En somme, ce sont des appels à des actions violentes dont les conséquences seront inéluctablement des pertes de vies innocentes, ne nous cachons pas les choses, et ce sera dans la même zone. C’est bien ça le drame !
Ratoma ne doit plus continuer à être le souffre-douleur d’une quelconque cause. Elle ne doit plus être martyrisée pour des intérêts égoïstes politiciens.
Elle ne doit plus être cette zone qui accumule frustrations sur frustrations dont les habitants ont le sentiment d’être des citoyens de seconde zone.
Je condamne ces morts, je déplore ces vies innocentes arrachées à l’affectation de leurs familles. Il est temps de dire stop et d’arrêter ces bêtises.
Les discours belliqueux augmentent le ressentiment, et le ressentiment appelle à la violence, la violence à l’endeuillement.
Mettons fin à une hypocrisie guinéenne
L’hypocrisie doit cesser. Et la première hypocrisie consiste à venir verser les larmes de crocodile et à chercher l’indignation des gens autour des victimes dont on connaît pourtant les raisons de la cause.
Ceux-là qui restent silencieux face à la déclaration martiale du FNDC, car c’est bien d’une déclaration de guerre qu’il s’agit, ne viennent pas faire l’hypocrites et des indignations sélectives après les violences. Il est temps de dire les choses comme elles sont. Le FNDC souhaite se nourrir des larmes de pauvres citoyens de l’axe. Pour eux, en additionnant les morts, ils auront l’opinion de leur côté, ils auront les organisations internationales en leur faveur, c’est faire fi des vies innocentes qui tombent.
La manifestation doit être déclarée
Toute manifestation déclarée avec un itinéraire définit se déroule toujours dans la tranquillité. Les dernières marches du FNDC l’ont prouvées. Mais nous savons aussi qu’à l’inverse les manifestations non déclarées se soldent par des violences. À ces gens qui viendront s’indigner le lundi au soir, il est temps pour vous de parler et de sortir de votre hypocrisie ridicule, les habitants de l’axe n’en peuvent plus !
À l’État, de prendre sa responsabilité
Tout ce qui passe est de la responsabilité de l’État. C’est à lui et à lui seul qu’incombe le devoir de protéger les citoyens. Il doit prendre les précautions qui s’imposent pour éviter la violence. Toutes les pertes en vies sur l’axe, c’est d’abord l’État le premier responsable. C’est à lui de rechercher les coupables et les punir conformément à la loi. Ne pas le faire, c’est garantir l’impunité et cautionner ces crimes. Cela aussi doit cesser !
Je demande au gouvernement de réquisitionner l’armée à partir du 13 pour poster dans les zones les plus sensibles afin d’éviter toute perte en vie humaine. Ce n’est pas une proposition guerrière mais c’est un moyen de dissuasion contre les éventuels fauteurs de troubles. La police et la gendarmerie à elles seules ne suffisent pas. Et partout dans le monde quand la situation est difficile avec des menaces diffuses, l’Etat fait appel à l’armée pour rassurer la population. Pour protéger des vies humaines, il ne faut pas avoir la main légère, les morts sur l’axe doivent cesser !
Aux habitants de l’axe
Il faut refuser que Ratoma soit le dindon de la farce. Elle ne doit plus être là où les violences sont faites gratuitement pour des causes qui sont celles de tout le monde, et en même temps, être l’endroit où la présence de l’État à travers des services publics de base est très faible.
Alors, attaquons-nous au mal à la racine, cette racine ce sont les discours va-t’en guerre et cette posture de martyrisation de l’axe. Cela doit cesser !
Par Alexandre Naïny BERETE, diplômé de Sciences Pô et étudiant en Master de droit Social