Le chantier du Barrage Hydroélectrique de Souapiti avance à grand pas. Ce projet qui est en construction sur le fleuve Konkouré, est à un niveau d’exécution de 85%, selon le directeur général du projet hydroélectrique de Souapiti. Ce lundi 26 août 2019, le ministre de l’Energie, ainsi que son collègue de la communication et de l’information ont effectué une visite de quelques heures dans ses installations, accompagnés de l’administrateur général de l’EDG, de la présidente du Conseil d’administration de L’ANAFIC, Christine Sagno, du représentant de la Banque Européenne d’Investissement et de plusieurs cadres techniques du Ministère de l’Energie et d’autres départements impliqués. Ensemble, ils ont procédé à la fermeture de la première vanne de ce précieux projet présidentiel.
Si le barrage de Kaléta détient une puissante de 240 Mw, celui de Souapiti, offrira 450 Mw, après sa finalisation, pour un total de 690 mégawatts. Selon le ministre en charge de l’Energie, l’objectif du gouvernement est d’atteindre 1.200 mégawatts avec notamment la réalisation de plusieurs micro-barrages comme Amaria et Foumi.
Cette mise en eau du barrage signifie d’après Cheick Taliby Sylla, que dans la construction de l’ouvrage, le travail a atteint le point de non retour et que le compte à rebours a commencé pour la fin de la construction de l’ouvrage.
« Pour les ingénieurs aménagistes des ouvrages d’hydroélectriques ou des ouvrages d’aménagement hydro-agricole liés aux barrages, la mise en eau est un acte majeur. Ça veut dire que dans la construction de l’ouvrage, qu’on a atteint le point de non retour, le compte à rebours à commencé pour la fin de la construction de l’ouvrage. Les côtes qui ont atteintes 4 déjà ont dépassé les côtes programmées. C’est ce qui permettra de comprendre comment l’ouvrage se comporte avec les appareils d’occultation qui sont incorporés dans le corps du barrage. Ça permet de connaître exactement, l’infiltration s’il y’a en a et l’équilibre physique de l’ouvrage. Ça permet aussi d’accumuler suffisamment d’eau. Pour cette première phase de mise en eau, il aura 1 milliard 600 millions de mètre cube d’eau, sachant que la mise en eau continuera parce que bien que nos rivières et nos fleuves ne sont pas réguliers, surtout en saison sèche mais l’arrivée du dépit va continuer et l’accumulation continuera. Il faut retenir que 6 milliards 300 millions de mètres cube seront accumulés, c’est cette retenue qui permet de barrer l’écoulement normal du fleuve Konkouré en cette partie. Donc, tous les affluents vont contribuer à relever le niveau d’eau dans le barrage », a déclaré le ministre, qui indique par ailleurs que cette activité est non seulement conventionnelle, mais aussi obligatoire.
Sauf que, les conséquences seront énormes. La fermeture des vannes de Souapiti entraînera des perturbations dans la fourniture de l’électricité produite par le barrage Kaleta. Mais, selon Cheick Taliby Syllla, la société EDG a pris toutes les dispositions pour minimiser le délestage qui va s’installer à partir de ce mardi 27 août 2019. Toutes les centrales thermiques qui existent vont redémarrer pour couvrir les pertes en attendant le niveau souhaité en amont du barrage Souapiti.
« Vous avez vu avec la fermeture qu’on a effectué, quelques minutes après, quand on est venu à Kaléta, le niveau d’eau avait déjà chuté. Quand on est venu, on a trouvé les trois turbines qui étaient en train de tourner mais avec un dépit diminué. En moyenne, on était aux environs de 170 Mw alors qu’en temps réel, c’est 220 Mw voir même 238 Mwts. Alors aujourd’hui, ça, ça va diminuer parce que tout simplement la quantité d’eau qui a l’habitude d’arriver à Kaléta va diminuer. Mais qu’à cela ne tienne, toutes les centrales qui sont disponibles à Conakry vont être lancées à partir d’aujourd’hui pour pouvoir combler ce déficit » a prévenu Cheick Taliby Sylla.
Satisfait de l’évolution des travaux, le ministre de la communication et de l’information, Amara Somparé n’a pas tardé de faire des commentaires.
« Ce qui m’inspire, c’est tout simplement la volonté du Chef de l’État de s’inscrire dans la dynamique du développement de la Guinée, comme il l’a toujours promis. A peine réélu à la plus haute fonction de la République de Guinée, il a commencé les travaux du barrage Souapiti. Aujourd’hui, à peine 4 ans après, nous venons pour la mise en eau du barrage. Ce qui veut dire que le barrage est en très bonne voie d’avancement et que très bientôt, son électricité pourra être mise sur le réseau et venir satisfaire la grande attente des populations de Conakry et de tout le réseau interconnecté » a-t-il magnifié devant la presse.
Interrogé, le directeur général du projet d’aménagement hydroélectrique de Souapiti a indiqué que l’eau étant une source d’énergie, son débit doit forcément être suffisant pour les consommateurs puissent recevoir le produit en qualité.
« C’est pourquoi, Il a été décidé que même avant la fin des travaux à Souapiti, que la retenue puisse être fermée afin que dès la saison sèche prochaine que les eaux de Kaléta puissent être régulières par ce volume d’eau stocké. L’apport de Souapiti sous la saison prochaine, c’est d’élever la puissance de Kaléta pendant l’étiage de 28 Mw à 80 Mw. Nous avons la garantie que Kaléta pourra être beaucoup plus efficace et produira beaucoup plus que d’habitude » a soutenu Amara Camara, qui raconte que la composante hydroélectro-mécanique est à 55% pour un avancement global de 85%.
A noter que la délégation s’est aussi rendue à Kaléta pour la visite des installations du Barrage.
Alpha Madiou BAH
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