L’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé a appris sa condamnation alors qu’il se trouve en liberté conditionnelle à La Haye, après son acquittement par la CPI.
L’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé a annoncé lundi 30 décembre avoir appris sa condamnation à vingt ans de prison par la justice ivoirienne lors d’une audience à Abidjan le même jour.
Selon M. Blé Goudé, joint par téléphone à La Haye où il est en liberté conditionnelle après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), la justice ivoirienne l’a condamné par contumace à « vingt ans de prison, dix ans de privation de ses droits civiques et 200 millions de francs CFA » (300 000 euros) de dommages et intérêts à verser aux victimes. Le tribunal a en outre délivré un mandat d’arrêt contre lui, a-t-il expliqué.
M. Blé Goudé s’est dit « surpris par ce verdict », prononcé sans la présence d’un avocat. Il était accusé par la justice ivoirienne d’« actes de torture, homicides volontaires et viol », avaient indiqué ses avocats le 18 décembre, jour où son procès devait s’ouvrir.
L’un de ses avocats, Me Suy Bi Gohoré, avait alors affirmé que le président du tribunal criminel d’Abidjan avait « retiré l’affaire du rôle » dans l’attente de l’examen d’un pourvoi en cassation formulé par la défense. Lundi soir, ses avocats n’étaient pas joignables dans l’immédiat.
Le « général de la rue »
M. Blé Goudé avait été transféré par les autorités ivoiriennes à la CPI en 2014. Il a été jugé pour crimes contre l’humanité, et acquitté début 2019. Mais il doit rester à La Haye dans l’attente de l’examen de l’appel formulé par la procureure de la CPI.
Charles Blé Goudé était surnommé le « général de la rue », pour sa capacité à mobiliser les partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Le mouvement des Jeunes patriotes a souvent été qualifié de milice par les détracteurs de Charles Blé Goudé et des ONG internationales, qui considèrent que ce dernier a été l’un des principaux acteurs de la montée de la tension en Côte d’Ivoire dans la première décennie des années 2000, qui a culminé en 2010/2011 avec des violences post-électorales ayant fait plus de 3 000 morts.
AFP