Donald Trump s’est exprimé pendant près d’une heure et demie devant le Congrès, les membres du gouvernement et de la Cour suprême, mardi 5 février au soir, à l’occasion du discours sur l’état de l’Union. Seule information délivrée : le président a annoncé la date de sa prochaine rencontre avec le dirigeant nord-coréen, les 27 et 28 février au Vietnam. Il est aussi longuement revenu sur son projet de mur le long de la frontière mexicaine, seule garantie selon lui pour assurer la sécurité du pays. Pour le reste, le dirigeant américain s’est plié à l’exercice. Il s’est voulu rassembleur mais a aussi réservé quelques saillies à son électorat.
Donald Trump a présenté la vision idyllique d’une Amérique unie, capable de surmonter ses différences pour faire face à la grandeur de son destin, indique nos confrères de Radio France Internationale.
Avec parfois de sages réflexions, comme « la victoire ce n’est pas gagner pour son parti, c’est gagner pour notre pays », il a appelé le Congrès désormais divisé à « construire de nouvelles coalitions », à forger des solutions innovantes et à choisir « le résultat plutôt que la résistance, la vision plutôt que la vengeance ».
Ensemble nous pouvons sortir de décennies d’impasse politique, nous pouvons surmonter d’anciennes divisions, guérir de vieilles blessures, construire de nouvelles coalitions, forger de nouvelles solutions et débloquer l’extraordinaire promesse de l’avenir de l’Amérique. C’est à nous de prendre la décision. Nous pouvons choisir entre la grandeur et le blocage, entre le résultat ou la résistance, la vision ou la vengeance, les incroyables progrès ou les vaines destructions. Ce soir, je vous demande de choisir la grandeur.
Le président a aussi flatté son électorat, fustigé l’avortement, déploré les pratiques commerciales « injustes » de la Chine, plaidé, bien sûr, pour la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique et dénoncé l’hypocrisie de ceux qui y sont hostiles. « Les riches politiciens et donateurs poussent pour l’ouverture des frontières alors qu’ils vivent derrière des murs, des portes et des gardes », a-t-il ainsi clamé.
« Je le ferai construire ! »
Un projet qui vient pourtant de lui coûter sa plus lourde défaite politique, rappelle notre correspondant à San Francisco, Eric de Salves, puisqu’il a perdu son bras de fer contre les démocrates pendant le « shutdown ». Après 35 jours de fermeture partielle de l’administration – un record –, Donald Trump avait en effet dû rouvrir les institutions fédérales, sans obtenir le moindre dollar pour son mur.
Mon administration a fait une proposition de bon sens au Congrès pour mettre un terme à la crise sur notre frontière sud. Cette proposition comprend assistance humanitaire, plus de forces de l’ordre, du matériel de détection de stupéfiants, la fermeture des failles qui permettent le trafic d’enfants et un projet de nouvelle barrière ou nouveau mur pour sécuriser les vastes étendues entre chaque poste-frontière.
Le numéro un américain a donc appelé le Congrès à trouver un « compromis » bipartisan pour débloquer les 5,7 milliards qu’il demande. « Dans le passé, la plupart des élus présents dans cette Chambre ont voté pour un mur. Mais jamais un mur correct n’a été construit. Moi, je le ferai construire ! », a martelé le chef de l’Etat américain.
Donald Trump dresse un bilan très positif de sa présidence
Le 45e président des Etats-Unis s’est félicité de sa politique étrangère, recentrée sur les intérêts des Etats-Unis, a annoncé la date de sa prochaine rencontre avec le dirigeant nord-coréen – les 27 et 28 février au Vietnam – mais a surtout vanté la réussite de l’économie américaine.
Donald Trump a même réussi à faire lever et applaudir toutes les nouvelles élues démocrates du Congrès, lorsqu’il a évoqué les chiffres de l’emploi en hausse dans toutes les catégories de la population, y compris chez les femmes. Bon joueur, il a salué le nombre record de femmes élues dans l’assemblée. Même si la plupart d’entre elles – et ça, il ne l’a pas dit – sont du camp opposé. Le vrai moment d’unité de ce discours sur l’état de l’Union.
Enfin, instant étonnant, le Congrès a entamé une chanson d’anniversaire à l’adresse d’un rescapé de l’Holocauste. Et Donald Trump a conclu sur un élan lyrique : « Ensemble nous représentons la nation la plus extraordinaire de l’histoire. Nous devons croire à la destinée de l’Amérique. »
Source : Rfi.fr