À trois jours seulement de l’investiture de Joe Biden, Washington est déjà soumise à un dispositif de sécurité sans précédent. La capitale fédérale des États-Unis est quasiment en état de siège depuis le 14 janvier dernier, rapportent plusieurs médias occidentaux.
En semaine, le matin, les embouteillages sont réguliers à Washington. Mais ce jeudi 14 janvier, le silence règne. Toutes les artères du centre-ville sont interdites à la circulation. Des blocs de béton ont été posés au milieu des avenues et des barrières de métal érigées tout autour de la Maison Blanche et du Congrès. Seuls les véhicules de la police ou les engins qui installent les barrières de sécurité circulent dans le centre-ville, désert à six jours de l’investiture.
La Garde nationale est alignée, fusil en bandoulière sur des centaines de mètres à proximité de la tribune officielle où se déroulera l’investiture. « C’est surréaliste, on se croirait dans un film de science-fiction, cela ne ressemble pas à l’Amérique », confiait une habitante de la capitale, sidérée devant tous ces hommes en armes.
Les boutiques se barricadent
Comme avant chaque manifestation d’envergure depuis un an, les boutiques barricadent leurs vitrines avec des planches. « On a l’habitude, mais ce n’est pas bon pour les affaires », explique le patron d’un magasin de vêtements. « C’est une période folle, c’est une honte », lâche Sean, tout en fixant des planches sur la façade d’une boutique du centre- ville. Ruth y travaille comme vendeuse. « Je suis inquiète, mais j’espère que tout le monde sera en sécurité. Voir que tout le monde fixe des planches me laisse penser qu’on prend les mesures appropriées », explique-t-elle.
L’investiture du président, qui donne habituellement lieu à d’immenses rassemblements populaires, sera très particulière cette année. L’accès au Mall, cette immense pelouse qui s’étend au cœur de la ville et où se retrouve normalement la foule, ne sera accessible qu’aux journalistes et au personnel de sécurité.
Le FBI met en garde
Lors d’une réunion sur la sécurité de l’investiture en présence du vice-président Mike Pence ce jeudi, le directeur du FBI, Chris Wray, a prévenu que des manifestants armés pouvaient tenter d’investir les capitoles des cinquante États américains pour exprimer leur colère et leur refus de la défaite de Donald Trump. Des perturbateurs sont aussi attendus dans la capitale fédérale. Mais le FBI se dit prêt.
« Quand on parle de menaces potentielles, nous voyons une quantité considérable de discussions sur internet à propos d’un certain nombre d’événements jusqu’à l’investiture et nous évaluons ces menaces et quelles ressources déployer pour les contrer. En ce moment, nous suivons les appels à des manifestations armées et d’autres activités jusqu’aux cérémonies d’investiture. On est inquiets du potentiel violent de multiples manifestations ici à DC et près des capitoles de nombreux États dans les jours à venir, qui pourraient amener des individus armés à proximité des bâtiments officiels et des personnalités officielles. Notre stratégie restera agressive jusqu’à l’investiture. Donc, nous savons qui vous êtes. Si vous tramez quelque chose, le FBI va venir vous chercher. »
Avec RFI