Un adage de chez nous enseigne : ‘’ le soleil qui brille aujourd’hui brillait déjà quand ton père est né et il brillera encore quand le dernier de tes petits enfants mourra’’.
L’énergie de la jeunesse est une déesse arrogante et méprisante au risque très élevé.
Voulant à tout prix marquer son territoire, chaque jeune placé à un niveau de responsabilité est animé d’une volonté de bien faire ou de mieux faire avec vélocité et sans parfois mesurer l’ampleur du travail et les conséquences qui en découlent.
C’est la folie des résultats qui l’anime quitte à pulvériser des codes. Le plus passionnant, c’est la finalité.
Très malheureusement, affecté par la fièvre du succès, il arrive très souvent que ce fougueux foule au sol le vieux dicton de la vie : “La jeunesse est le temps d’étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer.”, Jean Jacques Rousseau.
Alors que l’ancien devait être le miroir du nouveau, au lieu de puiser à la sagesse de l’expérience, on fait plutôt table-rase.
C’est la phobie exagérée de l’ancien avec pour volonté de le bannir à jamais. Et cela n’a été que d’une courte expérience en dépit de la tonalité forte de rompre avec les pratiques jugées contraire à l’orthodoxie morale et qui désobéit aux aspirations populistes.
Des souvenirs encore vivants dans nos esprits, De la Côte d’Ivoire en 2011, du Sénégal en 2012, du Burkina Faso en 2014 sans oublier le printemps arabe, les révolutions ont toujours engendrées des échecs pour avoir été mal négociées.
Chose qui a favorisé le retour vers les anciens dignitaires qui ont été pourtant déclarés persona non grata dans leurs pays respectifs, pour dit-on, avoir contribué au maintien des dictateurs.
Les nouveaux, avec un empressement sans modération de marquer l’histoire ont été confrontés à la dure épreuve de l’exercice du pouvoir ou à la réalité de l’État.
Le débat d’aujourd’hui, dans des grandes sociétés de démocratie tourne autour de la déconstruction du mystère de la connaissance dont le substrat est le diplôme ou le grade universitaire.
La gestion publique requiert un savoir pas forcément des connaissances académiques approfondies.
Et la réalité a toujours prouvé que le vesté-cravaté bardé de diplômes est moins faiseur mais Grand beau parleur.
L’erreure de toujours a été également cette folie déprimante de ne servir la République qu’à un poste de ministre ou dans une direction de vache à lait.
On oublie cependant, plusieurs ont porté le titre de Ministre mais l’opinion n’en retient que peu malgré le beau temps à leur époque ou le sentiment d’exister pour toujours qui vivait en eux.
La course effrénée vers le gouvernement qui est engagée n’est pas qu’un simple motif de patriotisme, elle cache certaines velleités.
Pour certains, c’est l’occasion de se bâtir une notoriété afin de mieux préparer la carrière politique ou d’homme d’État.
Pour d’autres, c’est un tremplin vers un enrichissement rapide pour s’offrir un trésor.
Dans l’un ou l’autre, le poste de ministre est une charge qui dévalorise et qui par endroit casse le mythe de la personnalité et jette le promu à la pâture.
Quand on y entre, on ressort avec des séquelles mais jamais indemne.
Soit on est taxé de voleur de la République ou on est soupçonné de n’avoir pas suffisamment fait pour tel, donc le traitre.
Ceux qui ont géré la transition de 2010 ont payé le prix fort de leur entrée au gouvernement. Combien parmi eux ont compté dans l’opinion après ? Et pourtant, ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, malgré le procès expéditif à leur encontre. Puisons ensemble à la sagesse de cette douloureuse expérience.
La fonction de ministre est ingrate et l’opinion n’a de souvenirs que le présent. C’est maintenant là qui compte chez elle.
Wassalam !
Marouane.