En conférence de presse ce mercredi 08 Juillet 2020, la ministre de l’agriculture s’est largement exprimée sur l’impact de la pandémie de Covidd-19 sur le secteur de l’agriculture. Sans autant fournir les chiffres exacts, Mariama Camara, a plutôt livré quelques explications liées aux pertes enregistrées dans le secteur.
Selon elle, dans la filière pomme de terre par exemple, les pertes engendrées par le Covid-19 sont énormes. Au-delà du taux de pourriture et de pré-germination, les actes réalisés ne correspondent qu’à 25% de la production totale.
« Les conséquences de cette pandémie se résument essentiellement à la perte d’importantes quantités de légumes, la baisse des prix de vente, la mévente des produits, l’impossibilité de rembourser les créances, la chute des revenus des producteurs et l’affaiblissement de la résilience des producteurs » dira Mariama SOGUIPA, devant la presse, dans son discours de circonstance.
La fermeture des frontières, les mesures de sécurité sanitaire, des distanciations physiques, les restrictions de mouvement de personnes et des contrôles renforcés sur les principales routes d’accès aux grandes villes du pays, ont aussi entrainé des perturbations dans les chaines d’approvisionnement et des échanges commerciaux et restreint l’accès des populations à des ressources alimentaires suffisantes diverses et nutritives.
« Des constats d’augmentation des prix des produits alimentaires et de perturbation de l’approvisionnement sur certains marchés sont déjà des réalités. Enfin, des pertes de revenus agricoles en particulier pour les couches déjà touchées par des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et nutritionnelle pourraient s’aggraver si des mesures urgentes et appropriées ne sont pas apportées » laisse-t-elle entendre.
La ministre de l’agriculture assure que la baisse des activités économiques de façon globale, notamment celle liée au tourisme, hôtellerie et restauration ont eu un fort impact sur le marché des produits frais (fruits et légumes). Depuis janvier, ajoute Mariama Camara, les prix de ces produits ont connu une importante baisse constituant un manque à gagner considérable pour les acteurs desdites filières.
« L’installation dans la durée de cette pandémie dans le pays pourrait donc entrainer une crise alimentaire éminente si des mesures ne sont prises rapidement pour protéger les plus vulnérables, préserver les chefs d’approvisionnement alimentaire et atténuer les effets de cette pandémie sur l’ensemble du système alimentaire et de production agricole. C’est dans ce contexte que mon département a envoyé sur l’ensemble du territoire, des missions techniques chargées d’évaluer l’impact de la Covid-19, identifier les besoins des producteurs et concevoir un plan de riposte aux effets de la Covid-19, en apportant des appuis aux acteurs agricoles. Des constats suivants se dégagent : Faible quantité de stock d’engrais pour les agriculteurs pour la campagne 2020-2021, une augmentation modérée des prix des produits alimentaires. Des filières agricoles impactées dont les plus importantes fruits et légumes, avec la faible activité des hôtels, restaurants et la non exportation d’une partie de la production vers les pays voisins », annonce-t-elle.
Pour la survie donc de la filière pomme de terre, mentionne-t-elle, le Gouvernement a apporté des appuis considérables qui portent essentiellement sur la construction d’une chambre froide de 15 capacités, la mise à disposition de camions frigorifiques dont deux sur l’axe Mamou-Siguiri et deux autres sur l’axe Mamou-Conakry.
Aussi « la fourniture de 600 tonnes de semence de pomme de terre ; La fourniture de 600 tonnes d’engrais ; La fourniture de 50 tonnes de semence de riz ; La fourniture de 3.500 litres d’herbicides total ; La fourniture de 2.500 litres d’herbicides sélectif » ajoute-t-elle.
Par rapport au secteur de l’anacarde, la ministre Mariama Camara évoque la mise en place d’une subvention directe de 50 milliards GNF en faveur des planteurs. Cette initiative enchaine-t-elle, vise à résorber en partie, les pertes subies par la baisse drastique des prix, suite aux effets de la pandémie de Coronavirus.
Interpellée sur les chiffres réels des pertes enregistrées dans le secteur agricole en cette période de crise sanitaire mondiale, la cheffe du département dit ne pas être en possession d’une quelconque donnée pour le moment, mais promet d’y faire face très prochainement.
« Il ne sert à rien de vous dire qu’on a une perte de 2 000 milliards ou autre, et qu’on vérifie, et que ce n’est pas ça. Donnez-nous le temps de voir. Ça sera dit de toutes les façons. On ne peut pas donner des chiffres comme ça » avance-t-elle, annonçant par la suite la disponibilité d’un tableau ayant récolté toutes les pertes. Mais, précise-t-elle ‘’ il faut les valider par le service national des statistiques’’.
Nous y reviendrons…
Alpha Madiou BAH
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