Cinq mois après le début de la transition, on assiste à une escalade de tension qui prend sa source dans un certain manque de lisibilité et de visibilité dans la définition des priorités de la transition. Il est important de préciser que s’il y’a des actes à saluer comme la mise en place de certaines institutions pour lutter contre le crime économique et financier ( CRIEF) et d’organe comme le CNT, d’énormes efforts restent encore à déployer pour baliser le chemin de la transition.
Cette dernière rencontre des acteurs majeurs de la vie politique de notre pays, n’a fait qu’amplifier les tensions au lieu d’apaiser. Quelle occasion ratée ! C’est pourquoi il est à rappeler les principes et valeurs de la Charte à son article 1er qui doit guider la transition.
Aujourd’hui, 100 jours après l’installation du gouvernement, les populations ont du mal à identifier et sentir les actes posés quand on sait que la transition doit impérativement s’achever par le retour à l’ordre constitutionnel suite à l’organisation d’élections crédibles et la mise en place d’institutions fortes, dans la paix et la securité. Mais, ne sommes nous pas en train de confondre plusieurs choses à la fois ?
Dans la construction d’une démocratie solide, aucun acteur, ni autorité ou gouvernant ne peut prétendre jouer tous les rôles du début à la fin. Chacun ne peut qu’apporter sa pierre angulaire dans cette difficile édification. Ce n’est pas en amorçant des rapports de forces entre acteurs, dont certains seront forcement élus, après cette période, qui va nous conduire à une transition apaisée. Ceci dit, les comportements et les attitudes des autorités Post-transition seront forcément inspirés du bon sens et des actes posés par ceux qui gouvernent maintenant. Donc, la solution n’est pas dans la force !
La justice doit réellement rester la boussole, le dialogue sincère restauré pour une transition réussie, car toute transition est transitoire.
Par Ahmed Tidiane SYLLA
Conseiller au CNT