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Journées d’assainissement : voici comment obtenir l’adhésion et l’implication des Guinéens

La journée de l’assainissement en Guinée ne fait pas recette et ne rencontre pas l’adhésion populaire. C’est le moins qu’on puisse dire. Et, ce n’est pas le clip intitulé Une Ville sans déchets du « Collectif de 15 artistes pour l’assainissement » (certains disent pour le « prix de la sauce »), qui incitera nos populations à se sentir concernées.

Cependant, je suis persuadé que la donne peut changer. Pour cela, une simple inscription de l’expression « samedi de l’assainissement » dans notre Constitution (aujourd’hui, Charte de la Transition) suffit. Et, si en plus, les autorités de la transition appellent au dialogue, sincère et inclusif, l’adhésion populaire sera effective. Je dirais même que la participation de tous sera effective. Dès lors, le nettoyage collectif, le premier samedi de chaque mois en Guinée, sera habituel, car figurant dans notre charte (puis dans notre prochaine constitution) et, incrémentalement, dans notre conscience collective.

Du reste, s’il est vrai, comme l’affirme la DCI, le Président Doumbouya « a rassuré de sa ferme volonté de tout mettre en œuvre pour rendre la ville de Conakry propre ainsi que les autres villes du pays », je pense qu’il doit commencer par inscrire ma suggestion dans la Charte tout en décrispant les tensions sociopolitiques par le dialogue.

Subséquemment, vous verrez les Guinéens, à commencer par les acteurs sociaux et politiques, se munir de leurs dabas, machettes, balais, bottes, gants, brouettes, etc. pour apporter une belle touche de propreté aux rues de nos collectivités. Ce qui aura pour effet de booster le tourisme, garantir l’attractivité de notre pays et impulser de nouveaux comportements écocitoyens, à tel point qu’il sera difficile de voir des déchets joncher les rues de Conakry et des villes de l’intérieur.

Il est à rappeler que c’est cette pratique qui est à l’origine du rayonnement du Rwanda, où la participation à l’Umuganda[1] a été inscrite dans la Constitution et, donc, rendue régulière et obligatoire pour toute personne valide âgée entre 18 ans et 65 ans.

Mon Colonel, je vous invite donc à aller dans le sens du dialogue tout en inscrivant ce principe dans la Charte. Dès lors, la propreté de l’environnement gagnera en importance dans notre conscience nationale et finira par être un agréable mode de vie qui nous fera compter parmi les pays les plus propres.

Du reste, je profite de l’occasion pour rappeler que seule une politique globale de lutte contre la pauvreté[2], différente du FDSI et de l’ANIES, permettra à la Guinée de vaincre la pauvreté.

Ibrahima Bah
Respect des deniers publics et du citoyen
rdpcguinee@gmail.com     
Docteur en Sciences économiques

[1] Signifiant, en Kinyarwanda, « se rassembler dans un but commun », l’Umuganda est un travail d’intérêt général.

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