C’est un témoignage du Ministre d’État, Tibou Kamara dans une tribune qu’il a signée : l’autre Alpha Condé, le vrai.
L’homme, comme à son habitude, malgré les circonstances parfois difficiles, contre vents et marées, défend ce qu’il croit juste et vrai, dans un langage de vérité et avec un grand courage.
C’est périlleux de revendiquer son amitié à Alpha en étant désintéressé comme il l’a fait et sans vouloir se faire plaire aux uns , en gardant leur sympathie ou, plonger dans une quelconque idée à justifier ses positions, ses choix pour contenter le mécontentement des autres.
Il refuse d’être de cette catégorie qui s’embrigade dans un cercle irrationnel d’individus qui, par peur d’être jugé et de perdre l’estime des autres ou de la simple volonté d’en dépendre ou d’exister dans l’opinion publique, s’accommode sans raison, et n’a de choix que de se rallier à la volonté du grand nombre même à l’absence de toute rationalité. Il dit et assume, quel que soit le prix à payer. C’est un courage herculéen et une marque de personnalité sincère qui se raréfie de nos jours.
La tribune de témoignage du Ministre d’État Tibou Kamara, sujette à interprétations par une certaine élite en manque d’actualité, frappée par la tristesse du confinement, qui cherche à faire un acte de présence dans le débat est l’illustration parfaite d’une volonté à faire acte de vie , après avoir échoué à travers tous les combats et objectifs auxquels ils se sont assigné.
Mais bon, ça se comprend, même si c’est malheureux de voir politique partout et dans chaque acte posé par un homme d’État ou leader d’opinion.
Comme on aime à le dire, le fait est sacré et le commentaire est libre. Tibou, dans son témoignage, parle d’un homme qu’il a connu et côtoyé pendant deux époques différentes : avant et pendant le pouvoir . C’est sincère de sa part de porter ce témoignage sur un homme dont la position actuelle est difficile à défendre , surtout lorsqu’on le fait sans arrière-pensée , et dont le passé personnel en dehors de la lutte politique est un grand mystère pour un grand nombre de commentateurs de l’actualité en raison soit de leur ignorance ou de leur refus à admettre la grandeur politique personnelle de l’homme pour des mesquineries et autres raisons subjectives.
Porter un tel jugement dans une société foncièrement politique où personne n’est neutre et où, chaque fait ouvre la voie à un procès dont le suspect est condamné d’avance, est d’une grande bravoure.
Le Ministre, en écrivant ce témoignage était bien conscient du tollé que ça devait susciter dans l’opinion. Mais il ne pouvait jamais imaginer que son opinion donnerait droit à une réplique de la part de ceux qui veulent s’en servir pour se faire passer comme avocat du peuple, alors qu’ils ne le sont pas .
Un article de ce genre est une observation personnelle, le jugement d’un individu témoin du vécu et du quotidien sur un homme avec qui il a partagé un passé intime et moins connu et continue de partager ses instants de gloire dans la plus grande humilité et discrétion.
Il n’a pas écrit pour gagner quelque chose. Si c’est pour le pouvoir et ses privilèges, il est les a déjà connus.
Il l’a fait pour être en adéquation avec lui-même, sans aucune crainte.
Tibou a dit ce qu’il pensait de l’homme Alpha Condé, sans trahir le passé de ce dernier et sans intention de corrompre son présent ni d’influencer son avenir.
Le débat, la contradiction, c’est quand il portait son jugement sur le bilan de l’homme politique ou d’État avec une certaine idée de peindre la réalité ou de masquer sa gestion.
Rien n’a changé de sa conception sur l’homme Alpha Condé, d’hier à aujourd’hui. Même en étant loin, il a assumé leur passé d’amitié. Et aujourd’hui, de près, malgré le temps de brouille, le sentiment, le respect, la considération est redevenu comme s’ils étaient au premier jour de leur rencontre.
Pour Tibou, Alpha Condé a eu une vie avant et une autre pendant le pouvoir. Il est parmi, les rares qui ont travaillé avec lui dans ces époques différentes. Et s’il porte ce témoignage, c’est à la fois un droit et devoir de mémoire pour lui dans une société dominée par la politique.
Qui dit mieux ?
Par Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur politique