En conférence de presse ce mercredi 01 Juillet 2020, le ministre d’Etat, en charge des transports, a fait de grandes révélations par rapport à l’impact du Covid-19 dans le secteur des transports en Guinée. Aboubacar Sylla, a dévoilé les chiffres de l’impact économique dans le secteur, depuis l’apparition de la pandémie sur l’ensemble du territoire national.
A l’instar des autres segments de la vie économique nationale éprouvés par la crise, le secteur des transports paye, depuis plusieurs mois maintenant, un lourd tribut dû aux nombreuses contraintes imposées par la lutte déclenchée en faveur de l’éradication diligentée de ce fléau en Guinée.
Les énormes perturbations enregistrées dans le trafic aérien mondial et consécutivement, la fermeture de l’espace aérien qui suivra, ont fini selon le ministre d’Etat, par provoquer une crise inouïe dans tout le secteur de l’aviation civile de notre pays assortie de répercussions majeures sur les emplois et les revenus de l’ensemble des opérateurs aéroportuaires.
« Dans le domaine de l’aviation civile, les perturbations du trafic des avions et la fermeture de notre espace aérien auront eu comme conséquences : L’interruption des vols avec des pertes évaluées ainsi qu’il suit : Plus de 150.000 passagers, Plus de 1.150 tonnes de fret. La fermeture de l’Aéroport International de Conakry-Gbessia et la perte de revenus pour l’ensemble des opérateurs aéroportuaires, l’interruption du processus de mise en œuvre du projet d’extension et de modernisation de l’Aéroport International de Conakry-Gbessia » a déclaré Aboubacar Sylla.
Dans les transports terrestres, déclare-t-il, la fermeture des frontières avec les autres pays, les restrictions imposées pour le nombre de passagers dans les transports en commun, les nouvelles réglementations édictées pour les mouvements de marchandises et autres biens à l’échelle nationale ainsi que le régime d’isolement du grand Conakry (Conakry, Coyah et Dubréka) ont entrainé d’importants changements dans les activités de mobilité au grand dam des transporteurs routiers et autres intervenants.
« La fermeture des frontières terrestres et les mesures sanitaires dictées dans les transports de personnes et de marchandises ont provoqué : La diminution de l’offre de transport et l’aggravation des pénuries de véhicules, les pertes de revenus pour les transporteurs et autres acteurs routiers, l’explosion des couts de mobilité des personnes et des marchandises » poursuit-il, ajoutant qu’au titre des transports publics, la gratuité depuis 3 mois maintenant, a coûté à l’Etat guinéen, 13 milliards GNF.
« Nous avons pris la mesure, dans le cadre des mesures d’accompagnement dans le domaine des transports, de rendre gratuit, le transport pour les bus et le train Conakry-Express. Avec cette mesure qui est entrée en vigueur depuis la présentation par le premier ministre du plan de riposte, dès le lendemain, les bus étaient déjà gratuits et reste en vigueur pour la deuxième. C’est vrai ça n’a pas été aussi important comme nous le souhaiterions, avec une soixantaine de bus qui circule régulièrement. Mais, je crois que les populations ont apprécié (…) » énumère-t-il.
Parlant du secteur maritime et portuaire, le ministre d’Etat, fait savoir que les fluctuations enregistrées à la baisse, dans le trafic maritime mondial et les dispositions prises par les autorités, notamment, la suspension du paiement des frais de surestaries et autres ont bouleversé, à une échelle considérable, les opérations portuaires et causé des pertes de revenus importants pour l’Etat guinéen et l’ensemble des opérateurs maritimes et portuaires.
« Dans le domaine maritime et portuaire, on enregistre : Le rétrécissement de plus de 14 ℅ de l’ensemble des activités maritimes et portuaires, les pertes importantes de revenus dues, notamment, à la suspension du paiement des frais de surestaries et de temps d’attente des navires en rade. Ces pertes sont évaluées comme il suit. Pour les opérateurs portuaires : 6.070.000 de dollars américains ; L’Etat : 8.524.000.000 de francs guinéens. L’engorgement de l’espace portuaire » indique le chef du département des transports, tout en disant par ailleurs, que les opérateurs privés qui évoluant dans les domaines maritime et portuaire, bénéficient de l’intervention de l’Etat, ce, afin d’éviter de réduire leurs effectifs ou leurs activités.
« Pour compenser les pertes de revenus subies par les opérateurs portuaires et maritimes, une évaluation fiscale est en cours au niveau des services fiscaux en vue d’étudier et de définir les modalités de l’étendue de possibles allègements fiscaux à leur accorder » annonce Aboubacar Sylla.
Nous y reviendrons
Alpha Madiou BAH
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