Conakry, le 18 novembre 2020.
Monsieur le Président de la République de Guinée, nous sommes un mouvement politique créé le 4 juillet 2020 par majoritairement des jeunes, qui a appelé à voter Cellou Dalein Diallo et pour l’alternance à la présidentielle du 18 octobre 2020. Vous avez été élu par le peuple de Guinée pour un autre mandat, faisant de vous le premier Président de la IVème République selon les institutions habilitées à proclamer les résultats officiels.
Cependant nous avons appris que vous dédiez cet autre mandat aux jeunes et femmes de Guinée, cela nous oblige à vous faire part de nos inquiétudes et propositions dans la présente.
Monsieur le Président, votre élection est consécutive à une série de crises. D’abord liée à la contestation de votre légitimité de proposer par référendum une nouvelle Constitution, puis la contestation de la légalité du référendum constituant, ensuite de la légalité de votre candidature à un autre mandat jugé illégal et illégitime, et maintenant les résultats proclamés par la CENI et la Cour Constitutionnelle sont contestés. Toutes ces contestations ont conduit à des violences qui ont engendré des centaines de morts et la destruction des propriétés privées et biens de l’Etat.
Monsieur le Président de la République, ces séries de crises ont conduit à l’effritement de la confiance entre l’Etat et les citoyens. Nous sommes arrivés au niveau où une certaine défiance a lieu contre l’autorité de l’Etat. Cette violence symbolique est des plus graves.
Monsieur le Président, pour réussir votre ambition et réalisez vos objectifs de développement en faveur des Guinéens, vous avez plus que jamais besoin de poser les bases de la paix. Les Guinéens ont besoin d’apaisement. Vous l’avez si bien compris que vous avez tendu la main à toutes les compétences du pays. Nous vous remercions pour cette intention. Cependant, elle ne suffirait pas si elle ne s’accompagnait pas d’actes concrets en termes d’apaisement.
Monsieur le Président, les familles des victimes des violences politiques ont besoin de justice et cette demande n’est pas encore couverte, une traque est engagée contre les responsables de l’UFDG, le siège de l’UFDG et le quartier général de ce parti sont fermés, les commerçants et les tiers dont les biens sont détruits ont besoin de réparation. Au même moment, la lutte contre le coronavirus qui affecte notre économie doit continuer. Autant de défis à relever.
Monsieur le Président, nous sommes sans expériences politiques avérées, notre présente lettre n’est guidée que par la bonne volonté et la quête de la stabilité politique sans laquelle aucun progrès n’est possible. Notre esprit républicain nous amène à vous exprimer notre souhait.
Monsieur le Président, nous vous convions à appeler le Président de l’UFDG pour dialoguer directement sur certaines questions de la vie nationale. Cet acte d’apaisement sera un surcroît de bien pour votre gouvernance et montrera à l’opinion nationale et internationale votre attachement à la paix. Monsieur le Président, en prélude à cela, nous vous supplions de libérer les prisonniers politiques, d’appeler à mettre fin à la chasse à l’homme en vigueur dans le pays, de faire ouvrir le siège et le quartier général de l’UFDG.
En espérant que vous prêterez une oreille attentive à nos sollicitations, nous vous prions de bien vouloir recevoir Monsieur le Président de la République l’expression de nos hautes considérations.
Oumou Kadé Soumah
La Présidente de la NGP