La Guinée renoue avec les violences politiques. Ce lundi 20 Juillet 2020, est jour de manifestation du Front national pour la défense de la constitution, à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur du pays. A l’appel donc des opposants au projet de présidence à vie du président Alpha Condé, plusieurs manifestants ont déversé leurs colères dans certains quartiers de Conakry, notamment à Ratoma, fief traditionnel de l’opposant, Cellou Dalein Diallo. Nos constats.
Dans la matinée, malgré la forte pluie, la circulation était fluide dans plusieurs axes routiers de la Capitale. Aux alentours de 10 heures passées, les manifestants ont pris le contrôle de certaines rues de Conakry, notamment en banlieue dans la commune de Ratoma, zone réputée chaude et favorable aux opposants d’Alpha Condé.
A Dar-Es-Salam, la tension est toujours palpable entre jeunes manifestants et forces de maintien d’ordre déployées pour la circonstance. Des échanges de pierres et de gaz lacrymogènes sont en cours entre les deux camps. Pour le moment, aucun dégât matériel ni de blessé n’a été enregistré.
Entre Cosa et Bambéto, la circulation est plutôt fluide depuis la matinée de cette journée de colère qui vise selon les organisateurs de la marche à exiger le départ du président Condé du pouvoir. Même si peu de véhicules sont visibles, il faut tout de même noter que ces deux zones sont pour l’instant timides contrairement à Dar-Es-Salam. Boutiques et magasins restent fermés.
Au niveau de l’axe Enco 5- Cimenterie, on pouvait ressentir la colère des jeunes aux alentours de 11heures passées, sous une pluie danse. Là, l’appel à manifester a été respectée sans faille par les partisans du Front national pour la défense de la Constitution. A ce niveau, nous notons, une circulation au ralenti et des activités paralysées.
A Wanindara, l’atmosphère est très tendue entre jeunes protestataires et forces de l’ordre. Nous assistons aux jets de pierres contre gaz lacrymogène. Au quartier Baïlobayah dans la commune urbaine de Dubréka, la situation était aussi tendue vers 12heures, malgré qu’un calme précaire règne actuellement dans cette partie du pays.
Au grand marché de Baïlobayah, seuls quelques étalagistes sont visibles. Là également, boutiques et magasins sont fermés.
Plusieurs blessés signalés dans les deux camps…
On pouvait s’y attendre finalement. La manifestation a viré à l’affrontement entre jeunes en colère et forces de sécurité. A Wanindara, selon un journaliste de Reveilguinee.info déployé sur les lieux, on assiste à des blessés dans les rangs des agents de maintien de l’ordre. Au moins plus 5 policiers et gendarmes ont été blessés en marge de cette manifestation dans ce quartier favorable à l’opposition et au FNDC.
Dans les rangs des manifestants, un jeune a été lui aussi blessé au quartier Hamdallaye. Le nommé Amadou Barry a reçu une balle à la tête en marge de ses accrochages. Agé de 22 ans, le blessé est actuellement admis dans une clinique de la place.
Les domiciles de Cellou Dalein et Abdouramane Sanoh quadrillés par des agents de la police…
Pour mieux asseoir leurs stratégies, les services de sécurité ont déployé des agents aux domiciles privés des opposants Cellou Dalein Diallo et Abdourahmane Sano, figurent emblématiques du front national pour la défense de la constitution.
Principal challenger d’Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo a été une nouvelle fois privé de sortir de chez lui ce lundi matin. Le Gouvernement qui a interdit la veille la manifestation a ainsi déployé un important dispositif sécuritaire chez le leader de l’UFDG, ancien premier ministre guinéen.
Même constat chez Abdourahmane Sanoh. Son domicile situé au quartier Kaporo rails a été également quadrillé par des engins de la police et de la gendarmerie.
A noter que cette journée de manifestation des opposants consiste à demander le départ d’Alpha Condé du pouvoir, alors que ce dernier ambitionne de briguer un troisième mandat à la tête du pays. Vont-ils y parvenir ? C’est justement là les grosses interrogations de l’opinion !
A suivre…
La Rédaction de Reveilguinee.info