Guinéennes, guinéens,
Mes chers compatriotes,
Nous entamons une année cruciale au tournant d’importants défis à l’aune de la consolidation de nos institutions et de notre vie publique. Même si, quelques nuages s’amoncèlent pour assombrir l’horizon sociopolitique, mais tout comme au cours de notre laborieuse marche dans l’histoire, nous enjamberons encore, une à une, en tant que nation, l’ensemble des difficultés qui se mettront sur notre chemin pour être résolument au rendez-vous historique de la démocratie et du progrès.
Dans la poursuite de la foi en Dieu et l’espérance renouvelée en notre peuple pacifique; je formule, à l’aube de ce nouvel an, les vœux ardents, que coulent abondamment dans toutes les demeures, depuis les plus grandes villes du pays, jusqu’aux hameaux les plus modestes, les flots intarissables de la prospérité pour nourrir et soigner les corps, apaiser et étreindre les cœurs.
Guinéennes, guinéens,
A la suite de plusieurs mois de débat entre les acteurs de la vie nationale et d’importantes mobilisations populaires, à l’initiative des différentes obédiences au sujet du projet de nouvelle Constitution, le Président de la République, dépositaire de la volonté populaire, vient d’enclencher le processus référendaire pour la consultation du peuple en vue de trancher en toute légitimité, la question de l’établissement d’une nouvelle Loi Fondamentale.
Pour ma part, je continue fermement de croire qu’en matière de démocratie, le peuple demeure toujours le dépositaire absolu de la souveraineté et qu’il est compétent à décider en tout et pour tout. Le sens de la république réside dans le recours, sur des questions fondamentales, à l’arbitrage du peuple. Fondement du « contrat social » et régulateur de la société politique, la Constitution ne peut tirer la plénitude de sa légitimité que dans l’expression populaire.
Etre démocrate, ce n’est point d’abuser seulement des droits que nous confère la république; mais c’est aussi et surtout l’acceptation des règles du jeu démocratique quand bien même, elles nous défavorisent. Dans le contexte du débat en cours et au regard des différentes tendances en vue, le recours au référendum se présente comme la seule et unique issue démocratique qui vaille.
Animé par la volonté de renforcer davantage nos institutions et ouvrir une nouvelle page dans notre vie publique, une page plus vertueuse capable de faire émerger le progrès socioéconomique, je réitère, à nouveau, tout mon soutien au projet de nouvelle Constitution, dont l’adoption va sonner le glas de la situation exceptionnelle dans laquelle se trouvait notre pays, depuis près de dix ans maintenant en raison de la mise en œuvre d’un texte sans légitimité et affecté par d’énormes insuffisances.
Aux acteurs de la vie nationale qui militent encore contre le processus référendaire, caricaturent le débat et font dans les insinuations et qui y ont trouvé un créneau pour réaliser des ambitions politiques et nationales ou qui en font un raccourci pour leur ascension sociale, j’en appelle à la raison et à la pondération.
Je nourris l’espoir que les guinéens où qu’ils se trouvent, sur la terre bénie de nos ancêtres ou encore dans des régions voisines ou reculées de ce vaste monde et mus par le désir d’agir dans l’intérêt supérieur du pays, son rayonnement dans le monde et son émergence, poursuivront leur engagement autour des valeurs de paix et d’unités nationales.
Guinéennes, guinéens,
Au même moment, le processus électoral devant conduire aux législatives du 16 février est en train de se dérouler. Du dialogue politique à la Commission Electorale Nationale Indépendante, des acteurs politiques s’appliquent à discréditer le processus, en y provoquant des crises artificielles pour nuire à la mise en œuvre du calendrier. Dans l’intérêt de la république, la CENI devra continuer à agir en restant toujours du côté de la loi.
Tirant les leçons des communales dernières et de la confiance que vous aviez placé en nos candidats et nos listes; dans vos champs, vos ateliers, vos commerces, vos bureaux ou encore dans vos demeures ; nos candidats iront à votre rencontre, pour parler de la Guinée et des Guinéens. La prochaine représentation nationale devra davantage œuvrer à résoudre vos préoccupations. Humbles et déterminés à vous servir au mieux et à apporter le changement que vous souhaitez, dans la réglementation du loyer, la parité homme-femme, la moralisation de la vie publique ou encore la création d’opportunités pour les jeunes et les femmes, nous solliciterons vos voix, parce qu’elles comptent et qu’elles peuvent initier le changement que vous attendez. Nous réitérons notre ferme engagement que tout au long de la législature, les députés issus de nos rangs, porteront vos préoccupations.
Guinéennes, guinéens
Face aux défis d’aujourd’hui et tirant les enseignements de notre histoire, nous ne devons jamais oublier que la nation est au-dessus de tous et de tout et que, comme les générations d’hier, nous avons, la responsabilité de transmettre à nos enfants et aux enfants de nos enfants, une nation plus grande, apaisée, prospère et réconciliée avec elle-même.
Lorsque les lumières des feux d’artifices s’éclipseront et que se dissiperont les claquements des pétards, lorsque nous nous serons lassés des célébrations du nouvel an et que nous serons dans nos demeures avec nos familles, étreignons fort nos enfants et pensons d’abord à eux et à leur devenir dans la Guinée d’aujourd’hui et de demain. Alors demandons-nous, face aux questions de l’heure, que devons-nous faire ou dire pour éviter de compromettre leur avenir et le destin de notre grand pays. La nation et l’histoire nous observent, nous devrons œuvrer à ce qu’elles témoignent, un jour et en notre faveur. Bonne et heureuse année à tous !
Vive le référendum constitutionnel !
Vive les législatives !
Que Dieu vous bénisse ! Que Dieu bénisse la Guinée !
Aboubacar SYLLA
Président de l’UFC