Le Mexique commence à appliquer l’accord sur l’immigration conclu avec Washington au début du mois de Juin. De leur côté, les Etats-Unis menacent de taxer les produits importés du Mexique si l’efficacité de ces mesures n’est pas démontrée.
Intercepter et expulser ceux qui tentent de traverser clandestinement la frontière nord, voilà le rôle assigné au Mexique, qui a conclu – sous la contrainte – un accord en ce sens avec Washington, le 7 juin.
Et pour prouver que ces mesures fonctionnent, le pays emploie les grands moyens. « Nous avons un déploiement total, entre la Garde nationale et les membres de l’armée, de près de 15 000 hommes dans le nord du pays », a déclaré lundi le ministre de la Défense, Luis Cresencio Sandoval, lors d’une conférence de presse en compagnie du président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.
Une débauche de moyens qui suscite des crispations au sein de la coalition gouvernementale. D’autant qu’en parallèle, le Mexique devient la salle d’attente des migrants qui demandent l’asile aux Etats-Unis.
Des expulsions en grand nombre
Les services américains de l’immigration accélèrent en effet les expulsions de clandestins, notamment d’El Paso, au Texas, vers Ciudad Juarez, au Mexique. Une ville aujourd’hui complètement débordée, explique à RFI Isabel Sanchez Quirarte, la coordinatrice locale d’une organisation de la société civile : « Aujourd’hui environ 200 migrants reviennent à Ciudad Juarez chaque jour, une ville qui n’a pas la capacité d’accueillir tous ces gens dignement. Nous demandons de l’aide pour gérer ce problème, puisque ni l’Etat ni la société civile n’ont les moyens d’y faire face. »
Quelque 19 000 demandeurs d’asile attendent déjà dans les villes frontalières mexicaines la date de leur audience aux Etats-Unis. Ils sont plus de 5 000 rien qu’à Ciudad Juarez.
Source : Rfi