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Nadia Nahman parle: « Nous sommes hélas dans un État où les désirs du Chef ont force de loi »

Nadia Nahman, la  cheffe de Cabinet de Cellou Dalein Diallo, ne décolère pas après l’arrestation de plusieurs membres du bureau politique national de leur parti (UFDG). Dans une tribune, l’opposante dénonce l’emprisonnement de ses pairs.

Nous sommes hélas dans un État où les désirs du Chef ont force de loi et où la tyrannie se manifeste désormais de manière décomplexée et assumée.

Les cadres de l’UFDG que sont Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Abdoulaye Bah et Etienne Soropogui de l’ANAD, ont été placés en détention provisoire pour des chefs d’accusation tout aussi farfelus que fallacieux. Quid de la charge de la preuve ? Quid du respect du Code de procédure pénale qui considère la liberté comme le principe et la privation de liberté comme l’exception ?

Il est évoqué la fabrication, l’acquisition et le stockage d’armes légères…Nous nous attendions à beaucoup plus de créativité et d’inventivité de la part de cette Justice à deux vitesses qui est plus prompte à sortir son glaive lorsqu’il s’agit d’opposants politiques que d’apporter des réponses aux familles des 48 victimes de la répression policière consécutive au scrutin présidentiel du 18 octobre parmi lesquelles des enfants de 3, 7 ans et une femme de 70 ans, entre autres.

Il s’agit de toute évidence d’accusations fabriquées de toutes pièces pour réduire au silence des personnalités emblématiques de l’UFDG et mobiliser notre temps, notre énergie et nos ressources à autre chose qu’à la défense de la vérité des urnes. Mais c’est une méprise de penser que nous renoncerons à notre victoire acquise dans les urnes.

Il convient de rappeler que Oumar Sylla, alias Fonike Menguè, Saïkou Yaya Diallo et Souleymane Condé du FNDC ainsi que Mamadi Condé, alias Madic 100 frontière et Ismael Condé croupissent toujours dans les geôles de ce régime liberticide tout comme des centaines d’autres détenus anonymes dont l’opposition au troisième mandat est le seul tort.

Ils se retrouvent tous prisonniers d’une machine oppressive et discriminatoire

Il appartient, non pas à un leader, mais à tous les Guinéens de s’insurger contre cet état de fait et de prendre leurs responsabilités face à ce terrorisme d’Etat qui finira inexorablement par rogner sur nos droits et libertés fondamentaux à tous.

Car rien de ce qui est démocratique n’est étranger au citoyen.

Nadia Nahman

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