La Guinée s’achemine vers la tenue des élections présidentielles pour renouveler la tête de l’exécutif en 2020. Ce samedi 20 Juin, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a fixé la date du 18 octobre prochain pour la tenue de cette joute électorale majeure. Alpha Condé, qui n’a toujours pas dévoilé ses intentions, s’il compte briguer un troisième mandat ou pas, devra dans les jours à venir entérinée cette date.
Jusque-là silencieux, l’opposant Cellou Dalein Diallo a dévoilé ses intentions par rapport à la tenue de ce scrutin. Le leader de l’UFDG, principal challenger du président Alpha Condé, qui n’a toujours dit s’il sera candidat lui aussi, pose des conditions avant toute participation.
L’ancien premier ministre qui s’est confié à nos confrères de Radio France Internationale, a exigé l’annulation du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars dernier, ayant abouti à l’installation des députés de la neuvième législature et l’adoption d’une nouvelle constitution.
« Nous avons déjà une question préjudicielle. Nous n’acceptons la Constitution, nous ne reconnaissons pas le Parlement. Nous exigeons que le scrutin du 22 mars soit annulé sans compter que nous avons un problème sérieux avec le fichier qui a été tripatouillé à plusieurs reprises » exige l’ancien chef de file de l’opposition.
Pour la tenue de la présidentielle, le président Alpha Condé (82 ans) au pouvoir depuis 2010, qui doit céder le fauteuil en 2020, a appelé l’opposition à un dialogue inclusif. Ce dialogue, servira à en croire au chef de l’Etat, la prise en compte des préoccupations de l’opposition. Cette dernière qui y voit un piège dans la main tendue du locataire du palais Sékhoutouréya, laisse entrevoir des doutes et exige du numéro 1 guinéen qu’il clarifie d’abord sa position par rapport aux intentions qui lui sont prêtées.
« Tout le monde le sait. Nous voulons aller aux élections, mais nous voulons que toutes les conditions d’un scrutin inclusif, transparent et juste soient réunis avant », a déclaré Cellou Dalein Diallo.
Au-delà de Cellou Dalein Diallo, plusieurs leaders de l’opposition, à l’exception de Dr Ousmane Kaba du PADES (qui promet d’aller avec ou sans Alpha Condé aux élections NLDR), conjuguent le même verbe. Ils (les opposants) posent presque les mêmes conditions avant à une quelconque participation à la prochaine présidentielle. Des conditions de trop aux yeux du parti au pouvoir en Guinée.
Pour moult observateurs, la Guinée pourrait assister à un autre scénario similaire à celui du double scrutin du 22 mars 2020. En effet, une présidentielle sans les grandes formations politiques de l’opposition.
A suivre…
Moustapha CONDE