Alors que le Gouvernement annonce une probable augmentation du prix des carburants à la pompe, l’ancien premier ministre, Cellou Dalein Diallo vient de faire des révélations. Ce samedi, alors qu’il animait l’Assemblée générale virtuelle de son parti, le leader de l’UFDG trouve que les arguments soutenus jusque-là par le Gouvernement pour justifier la nécessité d’augmenter le prix du carburant, ne sont pas pertinents.
Selon l’opposant, le prix de revient du litre d’essence à la pompe après avoir pris en compte l’ensemble des charges de la rémunération de l’ensemble des acteurs qui interviennent depuis l’importation jusqu’au transport et au stockage, est de 6.634 francs guinéens.
“ Ce prix se décompose comme suit : le fournisseur étranger qui facture en dollars, l’équivalent en GNF, c’est 5.128 GNF par litre. Les frais de passage à la SGP (société guinéenne des pétroles), chaque litre paie 100 francs guinéens, la péréquation transport, sur chaque litre on prélève 550 GNF pour assurer le transport du carburant sur l’ensemble du territoire. Les importateurs sur chaque litre, on leur paie 555 francs guinéens, les distributeurs reçoivent 300 francs guinéens par litre. Ce qui fait un total de 6.634 GNF”, révèle le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée.
Plus loin, Cellou Dalein Diallo assure que “le total des prélèvements de l’Etat et de ses démembrements, est de 2.366 francs guinéens qui se décomposent comme suit : les droits et taxes divers font 2.330 GNF, à cela s’ajoutent deux montants faibles prélevés par l’Etat. L’ONAP qui est une structure mise en place par l’Etat dont le fonctionnement est assuré par vous et moi, bref par le citoyen à chaque qu’on achète un litre d’essence. A ce titre, nous payons 20 francs par litre”, ajoute-t-il, avant de déclarer qu’il y a aussi un projet de délocalisation du dépôt, sur chaque litre acheté. Et cela, poursuit-il, “chacun de nous paie 17 francs guinéens. L’ensemble des prélèvements opérés par l’Etat représente 2.366 GNF”.
A en croire l’économiste, l’Etat avait budgétisé beaucoup plus de prélèvements. “Comme entretemps, la monnaie s’est dépréciée, le prix du pétrole est monté sur le marché international, le prix qui devait revenir ici à moins de 4000 GNF est à 5128 Gnf. Le facteur d’ajustement, c’est la taxe. Chaque fois que vous achetez un litre de carburant, sachez que vous payez pour l’Etat au titre des différents impôts et taxes, 26% du prix à la pompe”, révèle le ce principal opposant au régime de Conakry.
L’État ne subventionne pas…
“L’Etat ne subventionne pas, c’est qu’il ne prélève pas autant qu’il avait prévu. Donc, nous payons de l’impôt sur le carburant, pour le moment ce n’est pas l’Etat qui nous aide à supporter. Il faut que cela soit clair”, précise Cellou Dalein Diallo.
Pour lui, il n’est nullement opportun d’augmenter le prix du carburant à la pompe ce moment, à cause de la crise économique et sanitaire qui sévit en Guinée. “Les conditions de vie sont difficiles, l’inflation est forte (12 ou 13%)”, prévient l’ancien chef de file de l’opposition.
A suivre…
Reveilguinee.info