La Première ministre britannique Theresa May va démissionner le 7 juin. Elle l’a confirmé vendredi 24 mai après des mois chaotiques où elle n’a pas pu mener le dossier du Brexit à son terme. Toutes les options semblent ouvertes presque trois ans après le référendum sur la sortie de l’UE.
Trois cas majeurs restent à envisager alors qu’il n’y a toujours aucun accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Dans le cas où Londres et Bruxelles n’arrivent pas à se mettre d’accord d’ici le 31 octobre, le Royaume-Uni quitte du jour au lendemain l’union douanière et le marché unique. Il coupe tous les ponts avec l’Europe.
Si c’est le cas, les économistes redoutent une onde de choc avec des prix qui s’envoleraient et des heures d’attente aux frontières britanniques, aussi bien pour les personnes que pour les marchandises.
Johnson, favori, favorable au « no deal »
C’est l’option préférée des pro-Brexit radicaux comme Nigel Farage ou Boris Johnson. D’ailleurs, pour le quotidien économique et pro-européen Financial Times, la perspective d’un « no deal », une sortie sans accord, vient de s’accroître avec le départ de Theresa May et le fait que Boris Johnson soit donné favori.
L’ancien chef de la diplomatie a d’ores et déjà indiqué qu’il était déterminé à quitter l’UE « avec ou sans accord ». Le Telegraph, pro-Brexit, renchérit puisqu’il évoque les propos de Boris Johnson lors d’un passage en Suisse vendredi. L’ancien maire de Londres s’est dit persuadé de pouvoir trouver un nouvel accord avec Bruxelles, tout en se disant prêt à quitter la table des négociations.
Le cas le plus improbable serait de stopper le Brexit. Les députés décideraient alors de révoquer l’article 50, qui formalise la sortie de l’Union européenne. Tout repartirait de zéro comme si le pays n’avait jamais voté. Même si l’option est juridiquement possible, ce serait une gifle pour la démocratie. Cela semble suicidaire pour n’importe quel gouvernement.
Une nouvelle négociation pour trouver un accord
Il reste une dernière chance, celle des renégociations avec l’Europe. Le futur Premier ministre du Royaume-Uni va sans doute jouer cette carte, mais jusqu’ici, les 27 sont restés inflexibles. Pour les Européens, aller plus loin serait contraire aux intérêts de l’Union. La seule porte ouverte, c’est celle d’un nouveau report du Brexit pour donner du temps aux députés britanniques… Mais jusqu’à quand ? Les premières pistes sont attendues fin juin à l’issue du prochain sommet européen.
Dans tous les cas de figure, la course à la succession de Theresa May pourrait plonger le pays dans une crise constitutionnelle, prévient le Times, qui titre : « Tout cela finit dans les larmes ». Comme le rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix, Le quotidien explique en effet que Jeremy Corbyn, le chef du parti d’opposition travailliste, a déjà appelé à la tenue immédiate d’élections générales et menacé dans ce but de déclencher un vote de défiance au Parlement contre le prochain Premier ministre.
Avec Rfi