Le débat sur un projet de référendum constitutionnel continue de faire rage en Guinée. S’il est normal que les filles et fils d’un même pays échangent et débattent d’un sujet qui devra régenter leurs vies pour de longues années, chez nous, cela cède la place à toutes formes de supputations. Que dis-je de fantasme !
En effet, à défaut d’un débat contradictoire et civilisé, (ce qui est d’ailleurs la sève nourricière dans toute démocratie), certains ont vite trouvé moyen de se servir d’une banale affaire de référendum pour régler des comptes politiques. Notamment en ciblant des personnes à l’image de l’ancien journaliste et ministre d’État Tibou Kamara, dont le seul tort est d’avoir connu une ascension fulgurante, et surtout d’avoir brillé partout où il est passé.
De son parcours de fondateur du journal l’Observateur où il s’est distingué comme l’un des journalistes les plus redoutés du pays, à son arrivée dans l’arène politique avec une contribution de taille pour une transition militaire réussie en 2010, les ‘’faits d’armes’’ du Conseiller du chef de l’État et actuel ministre d’État chargé de l’industrie ne sont plus à démontrer. On ne saurait également passer sous silence ses exploits en s’impliquant de manière habile et efficace dans la résolution de crises sociales non seulement chez lui en Guinée, mais aussi un peu partout dans la sous- région, notamment en Gambie et au Togo.
Ce sont là des performances qui, sous d’autres cieux sont saluées, mais qui chez nous font l’objet de toutes sortes de convoitises et de méchanceté.
Annoncer la démission d’un ministre et diffuser la nouvelle sur les réseaux sociaux à l’insu du mis en cause est tout simplement une méchanceté gratuite. Que cherche-t-on en agissant ainsi ? L’opposer au chef de l’état ou le forcer à démissionner parce que l’on souhaite le voir loin du pouvoir ?
Qu’on se le tienne pour dit ! Quand Tibou Kamara décidera de démissionner, il le fera publiquement comme il l’a fait sous la transition du capitaine Camara, au lendemain du massacre du 28 septembre, au stade du même nom, où 150 opposants avaient été tués. Pour l’instant on n’en est pas là.
Mieux, à moins d’avoir d’autres idées dernière la tête et d’être animé d’une mauvaise foi notoire, pourquoi vouloir que ce soit Tibou Kamara qui se prononce explicitement sur son soutien ou non à un référendum constitutionnel, quand son patron le Premier ministre Kassory Fofana a lui-même indiqué, à la faveur d’une conférence de presse que tous les membres de son équipe gouvernementale avaient été individuellement interrogés par lui-même.
Et que ces derniers se seraient tous prononcés en faveur de la tenue d’un référendum pour la nouvelle constitution. Dès lors, pourquoi se faire tant de cheveux blancs en ciblant personnellement Tibou, et l’obliger à se prononcer sur cette.
Le ministre de l’industrie est connu pour son franc-parler. Il n’a jamais eu besoin de personne pour se défendre chaque fois qu’il a été injustement attaqué.
La réalité est que des personnes se réclamant être des apparatchiks du pouvoir en place supportent mal la présence du jeune ministre aux côtés du Pr Alpha Condé. Ces derniers crient sous tous les toits avoir été les seuls à ‘’souffrir le martyr’’ quand l’actuel président guinéen dirigeait l’opposition sous le régime très répressif du défunt général Lansana Conté. Dans leur entendement, ils devraient être les seuls à bénéficiers de la confiance du chef de l’État, et d’occuper d’importants postes de responsabilités qui ne devraient revenir qu’à eux.
Le ridicule est que certains ‘’défenseurs’’ du pouvoir actuel, qui hier étaient les ennemis irréductibles d’Alpha Condé n’osaient même pas prononcer du bout des lèvres le nom de ce dernier quand Tibou, s’assumant comme il l’a toujours fait, s’affichait publiquement dans les rues de Conakry avec le champion du Rpg. La vérité est que Tibou Kamara fait peur. Je n’ai pas la prétention de savoir pourquoi. Il va peut-être falloir poser la question à ceux et celles dont le sommeil est troublé par son ascension.
Alpha Camara
Tél. 654 36 03 25