Le scrutin aurait dû passer quasiment inaperçu s’il n’avait pas suscité, cet été, le plus vaste mouvement de protestations depuis 2012. Des dizaines de milliers de manifestants, des milliers d’arrestations et à l’arrivée, dans la capitale russe, un scrutin qui se fera sans les candidats de l’opposition. Le vote est suivi avec beaucoup d’attention dans tout le pays.
C’est bien la première fois que l’on prête à une telle attention à ces élections à la Douma de Moscou, un Parlement local considéré comme une simple chambre d’enregistrement pour le maire de la capitale russe. Ces élections sont en principe anodines, s’il n’y avait eu cet été l’exclusion des candidats de l’opposition et une mobilisation d’une ampleur inattendue.
Faire tomber les candidats de Russie Unie
Autre élément nouveau : contrairement aux scrutins précédents, et notamment à l’élection présidentielle de 2018, Alexeï Navalny, n’a pas appelé au boycott de l’élection. Changement de stratégie du chef de file de l’opposition : il s’agit désormais de faire « tomber », à tout prix, les candidats du pouvoir, en votant pour des candidats « témoins » qui n’étaient censés ne faire que de la figuration dans ce scrutin. À l’instar par exemple des communistes.
C’est une stratégie risquée mais qui pourrait s’avérer payante, car les candidats proches du pouvoir n’ont pas la cote auprès de la population – à Moscou ils ont d’ailleurs soigneusement évité de se présenter sous l’étiquette de Russie Unie, le parti au pouvoir. C’est une première également et cela en dit long sur l’impopularité actuelle non pas forcément de Vladimir Poutine, mais en tout cas du parti qui le soutient.
Avec Rfi