Il est connu pour ses prises de positions. Il, c’est bien Ismaël Condé, responsable politique du RPG Arc-en-ciel dans la Commune de Matam, par ailleurs, 1er Vice-Maire élu sous les couleurs du parti d’Alpha Condé.
Dans une déclaration vidéo, il décide d’emboiter les pas à Saloum Cissé, très influent cadre du navire. Lui aussi, il trouve nécessaire que l’actuel parti au pouvoir s’attèle urgemment à trouver un dauphin politique pour le Président Alpha Condé, au compte des prochaines élections présidentielles, prévues théoriquement en 2020.
Sa sortie intervient alors que le Président Condé, et ses soutiens s’activent pour doter la Guinée d’une Nouvelle Constitution. Une nouvelle constitution qui l’ouvrirai une voie à un troisième mandat, dans une quatrième République.
Ci-dessous, nous vous livrons cette déclaration qui irrite les partisans du pouvoir…
Chers compatriotes, vous êtes nombreux à m’appeler ou à m’écrire pour me demander le pourquoi de mes publications sur les réseaux sociaux qui semblent très critiques par rapport à la position de notre parti le RPG Arc-en-Ciel sur la situation socio politique du Pays.
En effet, j’ai décidé de faire cette vidéo, pour faire des éclaircissements sur les motifs qui me poussent à faire des publications sur les réseaux sociaux.
Je m’appelle Ismaël CONDE, responsable politique du RPG Arc Ciel de la commune de Matam, 1er Vice Maire de la commune de Matam, élu sous la liste du RPG Arc Ciel.
J’aimerai tout d’abord lever un certain nombre d’équivoque qui font croire à certains observateurs que je fais partir des frustrés du fait que je n’ai pas été retenu sur la liste des candidats à la députation du RPG Arc-en-Ciel.
Pour répondre à cela, je dirais tout simplement que la décision de me présenter aux primaires pour la députation à la circonscription de Matam était purement personnelle.
Un soir j’ai demandé à mon infographe de faire une photo de campagne pour la députation et que j’allais poster sur les réseaux. Je l’ai fait sans consulter aucun responsable du bureau politique national, aucun secrétaire général de section n’a été associé à cette décision.
A la publication de ma candidature sur les réseaux sociaux, tout le monde était surpris.
Et c’était pour moi une façon de sonder les compatriotes et les électeurs de Matam sur ma personne pour une éventuelle candidature. J’ai fait exprès de booster la publication pour toucher plus de monde à hauteur de 5 euros jour.
Je me suis fixé l’objectif de toucher plus de 100 mille personnes pour une période de 15 jours.
Les personnes issues de tout bord politique dans les 4 régions du pays et dans 10 pays au monde où les guinéens sont fortement représentés. La France, les USA, la Belgique, le Sénégal, le Mali, la Cote d’Ivoire, etc. Les 10 jours qui ont précédé la publication, selon Facebook analytique la publication avait touché de plus de 70 000 personnes avec plus de 35 000 interactions, plus de 11000 likes. Plus de 80% de personnes qui ont intervenu avaient mis de messages de félicitations et de soutient.
Cela ne faisait aucun doute sur la fiabilité du projet et l’adhésion des personnes touchées par la publication au projet.
Ensuite j’ai eu des discussions avec certains responsables de sections sur ma publication. Je ne vais pas rentrer dans le détail de ces discutions mais enfin de compte il m’a été conseiller de laisser la place à d’autre personne puisque je suis déjà un élu local et que le parti souhaiterait que je me batte plus sur le terrain. Chose que j’ai compris même si ça n’avait aucun rapport avec un autre poste électif surtout que je ne suis que vice maire.
Néanmoins au primaire j’ai présenté ma candidature pour un poste de suppléance sur la liste nationale. Donc je n’étais pas candidat directement pour la députation. Vu que je n’étais pas candidat donc je ne peux être frustré parce que je n’ai pas été retenu.
Donc ceux qui disent que je fais des publications parce que je suis frustré ont tout à fait tort.
Une fois que cette équivoque levée, je reviens pour vous expliquer pourquoi ces publications.
Pour commencer, j’aimerais dire que nous nous battons tous les jours pour le rayonnement de la démocratie dans notre pays, mais malheureusement ceux qui sont en première ligne de ce combat qui sont les partis politiques représentent également un frein pour la démocratie.
Comment ? Je m’explique :
La démocratie est basée sur la liberté de parole et d’opinion.
Si cela est vrai, toute action qui freine cette liberté de parole et d’opinion constitue inévitablement une barrière pour le rayonnement de cette dernière.
Aujourd’hui force est de constaté que nos partis politiques sont devenus des lieux de pensées uniques. Aucune contradiction sur la ligne politique n’est tolérée. C’est le cas dans toutes les formations politiques du pays sans exception. Et les exemples n’en finissent pas.
A l’UFDG, le dernier exemple en date est le cas de Koro Lamine qui a été obligé de jeter l’éponge.
A l’UFR, l’exemple tout récent de Honorable Deen Toure.
Et le RPG ne fait pas exception.
La question que je pose, ceux qui sont chargés de défendre la démocratie s’ils sont les premiers remparts à la démocratie qu’est-ce qu’il faut faire ?
Faut-il continuer à faire la marionnette et suivre aveuglement la position des instances du parti ? Ou bien prendre son courage à deux mains et libéré son esprit et son cœur ?
Pour ma part, je tiens à préciser que depuis ma naissance je n’ai jamais milité pour un autre parti en dehors du RPG.
Hier j’étais RPG, aujourd’hui je suis RPG et demain inchallah je serais RPG.
Donc je parle au nom du RPG qui est ma formation politique pour lequel je me bats nuit et jour pour son rayonnement.
Le RPG dans sa genèse n’a pas été fondé sur la base ethnique, le Président de la République le Professeur Alpha CONDE l’a maintes fois martelé que les premiers fondateurs du RPG autrement appelé Mouvement national démocratique (MND) étaient Alfa Ibrahima Sow, Bayo Khalifa et d’autres membres fondateurs.
Le RPG a été fondé sur l’espoir. L’espoir de voir ce monsieur qui n’a d’autre arme que le Bic venir sortir le peuple de la pauvreté.
L’espoir de voir le professeur Alpha CONDE venir développer la guinée à l’image du Sénégal et de la cote d’ivoire. C’étaient les mots que nos parents nous disaient quand ils rentraient des réunions clandestines du RPC.
Cet espoir leurs a poussé à nous inscrire à l’école pour qu’aujourd’hui nous nous servions du même Bic en lieu et place des armes pour aider le professeur Alpha CONDE une fois Président à sortir la Guinée du sous-développement.
Voilà le parti pour lequel nos parents se sont sacrifiés.
Après 40 bonnes années de lutte politique avec son corollaire de morts en nos seins, de personnes blessées, amputées, d’humiliation, d’arrestation, de désespoir, notre champion Alpha Condé, 72 ans, a obtenu 1 474 666 voix dans 24 des 28 circonscriptions du pays et accède à la magistrature suprême le 15 novembre 2010.
Alors après bientôt 10 ans à la tête du pays qu’est qui en reste ?
Qu’en est-il de l’espoir de nos parents ?
Après 9 ans, tout n’a pas été rose. Malgré les conditions difficiles sur l’état dans lequel il a hérité le pays
- après une transition catastrophique de gestion des militaires ;
- après Ebola la plus grande pandémie que notre ai jamais connu depuis son accession à l’indépendance qui a enregistré plus de 3000 morts,
- après plus de 650 jours manifestations avec des violences et des morts ;
Notre pays a connu des avancées significatives :
- L’obtention du PPTE avec l’annulation de nos dettes ;
- Deux barrages hydroélectriques pour assurer notre indépendance énergétique,
- des investissements visibles sur toute étendue du territoire national avec les fêtes tournantes,
- la construction d’un parc hôtelier digne de nom pour accueillir les investisseurs dans les conditions dignes ;
- l’augmentation de plus de 300% des salaires des fonctionnaires, ;
- la constructions des nouvelles écoles et centre de formations ;
- la rénovation de l’hôpital Donka,
- l’obtention d’un nouveau code minier qui a booster les investissements dans nos mines,
- le partage des richesses avec l’ANAFIC (Agence national du financement des collectivités), le FODEL (fond de développement local) et tout récemment le lancement de l’agence Nationale d’Inclusion Économique et Sociale (ANIES) dont le principale objectif est de consentir un effort financier de 2% de PIB à la politique nationale d’inclusion économique, sociale et financière et de faire profiter la forte croissance économique de ces dernières années, a 60 à 65 % de la population guinéenne.
- La construction de plus 1000 km de bitume et le démarrage de la reconstruction de la route nationale numéro 1 Coyah – Dabola sont entre autres le bilan de ces 9 années de gestion du professeur Alpha CONDE.
Alors de quoi je me plains ?
Pourtant le travail est-il achevé ?
Je dirai non. Car le RPG a été bâti à l’image de l’ANC.
Quand on parle de l’ANC on fait allusion à Nelson Mandela.
Qu’est que Nelson a fait ?
Nelson Rolihlahla Mandela Après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent difficiles et après avoir refusé d’être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990. S’inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique.
Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l’apartheid, ceux de l’ANC et ceux de l’Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives.
Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou contre le sida, il demeure une personnalité mondialement reconnue en faveur de la défense des droits de l’homme. Il est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiethnique et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel »
Depuis la fin de son unique mandat le 14 juin 1999, l’Afrique du Sud est a son 5e président avec l’ANC toujours au pouvoir en seulement 21 ans.
Qui ne rêve pas de ce destin pour son pays et pour son guide spirituel ?
Le Professeur Alpha CONDE nous a vendu le RPG à l’image de l’ANC. Sauf qu’après 9 ans à la tête du pays, nous ne sommes pas parvenus :
- à réconcilier les Guinéens. La division ethnique a été accentuée ;
- de renforcer la démocratie : aucune élection paisible et a date n’a eu lieu depuis que nous sommes au pouvoir ;
- de renforcer l’état de droit : depuis notre accession au pouvoir, nous ne sommes parvenus à aucun jugement pour les victimes de camp Boiro, du 28 septembre et de toutes les tueries des différentes manifestations de rue ;
- de lutter contre la corruption : Les anciens hauts fonctionnaires du régime de Lansana CONTE n’ont jamais iniquité, les anciens premiers que nous accusons a incessamment de voler la Guinée n’ont jamais été confronté à la justice, pire encore sous notre règne depuis 9 ans la corruption a toujours de beaux jours en Guinée.
Qu’est-ce qu’il faut faire ?
Il faut continuer à se taire et soutenir le parti dans toutes ces dérives ou il faut prendre son courage à deux mains et dénoncer ce qui ne va ?
J’ai essayé le premier. J’ai soutenu mordicus le parti et le Président de la république en fermant les yeux sur toutes dérives. J’ai refusé de dénoncer les tueries, la corruption, le manque de transparence dans les élections ; J’ai surfé sur la fibre ethnique.
Oui j’ai soutenu le projet de nouvelle constitution et l’espoir de voir le Président Alpha CONDE candidat à sa propre succession pour 2020.
En le faisant, est-ce que j’ai été en harmonie avec ma conscience ?
Je répondrai Non
En le faisant, est ce que j’inscris mon parti dans la ligne de l’ANC ?
Je répondrai Non
En le faisant, est ce que je m’inscris dans la promotion de la démocratie dans mon pays ?
Je répondrai Non
Alors quelle solution me reste-t-il ?
Il me reste de prendre mon courage à deux mains avec tous les risques que j’encoure et dire m’adresser à la jeunesse du RPG
De ne pas s’inscrire sur la voie qui risque de faire tomber l’espoir du RPG de continuer à diriger la Guinée après le professeur Alpha CONDE
De ne pas prendre le risque de voir notre champion sortir par la petite porte de l’histoire ;
à ne pas tuer tous les efforts que les Guinéens ont consenti de voir un pays démocratique, paisible qui s’inscrit sur le chemin des pays développés.
Voilà ceux pourquoi je publie. En le faisant
Je risque d’être banni
Je risque d’être taxé de frustré
Je risque d’encourager l’adversité de nos adversaires.
Mais est-ce pour autant je dois cesser ?
Je répondrai non.
Non parce que j’en peux plus être opposé à moi même
Oui car pour que notre parti survive, ce combat ne doit pas être fait que par moi seul.
Ce combat doit être mené par toutes personnes qui aiment le professeur Alpha CONDE
Ce combat doit être mené par ceux qui aiment le RPG
Ce combat doit être tout simplement mené par tous ceux qui aiment la paix en Guinée, en un mot par tous ceux qui aiment et espèrent voir une Guinée démocratique et prospère.
Quelles solutions je propose ?
- Que le Président de la République rassure le peuple de Guinée qu’il ira au terme de son dernier mandat au soir du 20 décembre 2020.
- Que le président de la République appelle les acteurs politiques pour la relance des travaux du dialogue social pour fournir au pouvoir des éléments de travail pour une gestion partagée et transparente du scrutin.
- Que l’élection législative prévue le 16 février soit reporté jusqu’à la fin des travaux du dialogue politique
- Que notre pays soit doté d’une constitution adoptée par le peuple et par référendum avant l’élection présidentielle dans la quelle constitution le mandat présidentiel est limité à deux non renouvelable.
- Qu’au sein du RPG, que nous travaillions pour trouver un dauphin au professeur Alpha CONDE capable de gagner les élections législatives et présidentielles de 2020 ou au-delà pour éviter au RPG de suivre le même sort que le PDG-RDA encore du PUP.
Vois ceux pourquoi je publie.
Vive le RPG
Vive le Professeur Alpha CONDE
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens unis et prospèrent
Je vous remercie de votre aimable attention
Ismaël CONDE
Militant et responsable politique du RPG
1er Vice maire de la commune de Matam.