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Transition en Guinée : le CNRD et la CEDEAO, à l’épreuve du panafricanisme

En tant que spécialiste sur des questions de conflits et de gouvernance, j’ai compris que dans la diplomatie où les relations bi et multi latérales, au-delà les valeurs d’égalité ou d’équité (je préfère), les pays ont leurs particularités qui déterminent leurs intérêts/places et sous entendent leurs conduites dans le jeu. C’est pourquoi, les hommes et des femmes qui se succèdent à la tête des institutions et des Etats, quel que soit les circonstances, ne doivent en aucun cas perdre de vue cette dimension, qu’elle soit historique ou émergente.

Parlant ainsi de la Guinée avec la CEDEAO, il faut noter que nos devanciers dirigeants guinéens, nos pères de l’indépendance notamment, ont donné de leurs vies, de leur temps et leurs avoirs pour des valeurs panafricanistes fortes qui ont prévalue aux indépendances africaines avec des institutions d’union et de coopération sous régionales et continentales dont la CEDEAO. Alors, sans perdre de vue le principe de subsidiarité et la position géostratégique de la Guinée dans la stabilité de la sous-région et même du monde, les autorités de la transition (CNRD) ouverte en Guinée le 5 septembre 2021 et les dirigeants de la CEDEAO, ne doivent pour rien se laisser entraîner par des émotions ou des caméléons affairistes qui les poussent de part et d’autres à des postures d’antagonisme autour de la transition. Sachant bien, qu’aucune des deux (2) parties, ne saurait tirer profits de cette situation, pour des raisons ci-haut évoquées, surtout qu’on parle de part et d’autre au nom de la démocratie et/ou du peuple.

Mieux, par principe et pour l’éthique démocratique, bien qu’aucune des deux (2) parties (CEDEAO & CNRD) ne s’aurait être absolument fier de soi-même par rapport aux erreurs ou fautes commises ces dernières années en Guinée contre la démocratie et le peuple, mais avec du recul et de la responsabilité, cette transition peut bel et bien leur permettre, à travers le dialogue et le respect mutuel à se faire pardonner par l’histoire, en donnant à la Guinée un nouveau départ démocratique et d’émergence économique pour une sous-région stable des peuples.

Pour rappel et conseil, la CEDEAO, doit comprendre qu’en se mettant au-devant pour évoquer une transition de six (6) mois qui ne peut permettre, même d’établir un fichier électoral propre dans un contexte de manque de confiance et de méfiance entre les acteurs sur l’Organe même de Gestion électorale, sans parler des reformes à faire et le rétablissement d’une certaine morale publique, qu’elle s’est banalisée aux yeux du peuple et à créer un doute sur sa volonté d’accompagnée un transition réussie en Guinée.

Pour Le CNRD, de son côté, doit comprendre également, que quel que soit la portée et la qualité de ses actions posées, sans la définition de la transition en terme de contenu réel et de la durée à travers un chronogramme ne serait-ce qu’indicatif, son accompagnement serait quasiment difficile, pour ne pas dire impossible par les partenaires (‘’la communauté internationale’’) et les acteurs nationaux, toute chose qui risque de mettre en péril le soutien populaire que je sais très volatil et même parfois subjectif des guinéens dont il bénéficie depuis sa prise du pouvoir le 05 septembre dernier.

En conséquence, j’en appelle à l’auto critique de part et d’autre, à la responsabilité historique et la vigilance face aux experts affairistes sans morale démocratique, ni dignité qui ne savent vivre que des crises au détriment des hommes et des femmes qu’ils entourent et conseillent à la tête des Etats et des Institutions.

La Guinée et la CEDEAO, c’est au-delà des dirigeants d’institutions ou des régimes, mais c’est la vie des peuples de la sous-région, c’est toute l’Afrique et c’est aussi le monde.

Abdoul Sacko

Acteurs de la Société Civile, Pan Africaniste de valeurs et de progrès

Consultant sur des questions de conflits et d’intégration des jeunes/femmes

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