L’histoire a prouvé que toutes les oppositions des régimes qui se sont succédés en Guinée ont eu comme base arrière la commune de Ratoma. Cette commune a été toujours un symbole de lutte pour les opposants en quête du pouvoir. Même le président actuel s’est adossé à un moment donné sur cette commune pour faire trembler les régimes militaires du Général Conté et de Dadis Camara. La preuve en est que le premier siège de son parti se trouve dans l’une des zones plus chaudes pendant les manifestations politiques (Hamdalaye).
Ceci dit, depuis la création du multipartisme, c’est cette commune qui fait vivre l’opposition en Guinée.
Cependant, à un moment donné, il est important de regarder dans les rétroviseurs et tirer des leçons. C’est pourquoi, il est important de faire remarquer aux jeunes de l’axe qu’ils sont les seuls qui revendiquent, les seuls qui sont victimes et les seuls qui sont abandonnés par les politiques de tout bord.
La jeunesse de Ratoma est la seule qui répond aux appels des syndicats, de la société civile et des politiques. Et généralement, elle est toujours réprimée dans le sang pendant ces manifestations qui ne les profitent en rien. La plupart des leaders qui appellent à manifester habitent dans d’autres communes.
Pourquoi ils sont incapables de mobiliser dans leurs zones d’habitations? Pourquoi ils s’appuient toujours sur la jeunesse de l’axe?
Revenons sur le cas qui fait l’actualité. Le FNDC a annoncé dans tous ses canaux de communication, que la lutte contre la nouvelle constitution sera un mouvement d’ensemble. Fort malheureusement, ce lundi, seule la commune de Ratoma comme toutes les fois, a manifesté dans la capitale.
Pourquoi cette jeunesse ne reste pas calme et attendre le jour que les autres seront prêtes pour la révolution et manifester avec elles? C’est vrai, c’est Ratoma qui est toujours victime. Mais, reconnaissons aussi, c’est Ratoma seulement qui manifeste. Les manifestations dans les autres communes sont très minimes. Je ne suis pas entrain de justifier la barbarie de ceux qui tuent sur l’axe, mais il va falloir qu’on change de stratégie.
Habitants de Ratoma, nous ne sommes pas les seuls guinéens victimes de mal gouvernance. Nous pouvons accepter ce que les habitants des autres localités ont accepté. Refusons la manipulation, car, de toutes les révolutions qu’on a pilotées, aucune n’as été à notre faveur.
N’acceptons pas de semer la violence et de se faire tuer car, ce sont les vivants qui bénéficieront du beurre de notre labeur. Les bols qui ont servi pour la construction de la maison, ne sont jamais utilisés pour l’embellir. Ils sont toujours jetés dehors.
Alpha Bacar Sank Diallo, journaliste indépendant