Certains diront qu’il est difficile voire impossible à l’opposition guinéenne de faire comme celle de la Côte d’Ivoire. Car le cadre institutionnel n’est pas identique. Si là bas, l’opposition peut se permettre une telle mobilisation sans effusion de sang ici cela semble impossible tellement les forces de défense et de sécurité ont la gâchette facile. Toutefois, nous pourrons tirer toutes les leçons de la mobilisation de ce 10-10-20/20 de cette opposition ivoirienne.
Ce 10 octobre 2020, l’opposition ivoirienne nous a encore montré le chemin. Des partis politiques en son sein n’ont pas dit comme certains parmi eux ont été régalés alors ils pouvaient ainsi bénéficier de leur électorat en se présentant à la présidentielle du 31 octobre 2020. Ces partis retenus sont ceux-là mêmes qui ont pris d’assaut le Felicia pour s’opposer à la présidence à vie de Ouattara et exiger des conditions meilleures pour une élection inclusive et transparente. Toute l’opposition dans sa globalité s’est retrouvée ce samedi 10 octobre 2020 pour dire non à un 3ème mandat de Ouattara, exige la réforme des organes électoraux (CEI et cour constitutionnelle). Par conséquent, elle exige le report de la présidentielle pour que leurs revendications soient prises en compte et les conditions de transparence et d’inclusion soient réunies.
Cette opposition argumente que si la cour constitutionnelle ivoirienne a été capable de valider une candidature qu’elle considère illégale ce n’est pas une victoire imposée qu’elle ne pourra pas déclarer !
Je retiens de cette opposition que si des hommes entrent en politique par le biais d’une réelle trilogie, ils peuvent, au cours de leur marche pour la conquête du Pouvoir, se retrouver autour de l’essentiel en mettant de côté les prétendus intérêts personnels immédiats.
Fodé BALDE, Homme Politique Guinéen, LA GUINÉE D’ABORD