Après la pompe de Buckingham Palace, Donald Trump va participer, pour le 3e et dernier jour de sa visite d’État au Royaume-Uni, à la commémoration à Portsmouth du Débarquement allié en Normandie il y a 75 ans. Mardi 4 juin, le président américain Donald Trump a fait miroiter un accord commercial « phénoménal » avec Londres après le Brexit.
Comme toujours, c’est la touche royale qui aura fait toute la différence. Ravi d’avoir eu droit aux fastes de Buckingham auxquels il aspirait tant, Donald Trump a survolé le reste de sa visite sur un ton badin et conciliant, sachant pertinemment que ses déclarations en conférence de presse conjointe seraient de façade, alors que Theresa May, démissionnaire, quitte le devant de la scène vendredi.
Mardi, le président américain a ainsi adopté un ton conciliant avec la future ex-Première ministre britannique, loin des déclarations polémiques ayant précédé sa visite d’État au Royaume-Uni. Donald Trump sera allé jusqu’à rendre hommage aux talents de négociatrice de Theresa May, qui a « fait du très bon boulot » sur le Brexit selon lui, bien qu’elle ne soit pas parvenue à ses fins, d’où sa chute.
Après avoir évoqué les commémorations du Débarquement allié en Normandie il y a 75 ans, et les liens indéfectibles forgés depuis entre les deux pays, Mme May n’a quant à elle pas caché les différences de vue sur l’Iran ou le changement climatique. Mais Theresa May a très vite préféré aborder le sujet d’un accord de libre-échange entre Londres et Washington après la sortie de l’Union européenne.
« Chaque matin, un million d’Américains se lèvent pour aller travailler dans des entreprises britanniques aux États-Unis et un million de Britanniques font la même chose pour des entreprises américaines au Royaume-Uni. Nos échanges commerciaux pèsent 190 milliards de livres et nous sommes le principal investisseur l’un de l’autre, pour 1 000 milliards de dollars », a-t-elle rappelé.
Et d’ajouter : « M. le président, dès notre première rencontre, nous nous étions entendus pour mettre en place un accord de libre-échange ambitieux après que le Royaume-Uni aura quitté l’UE. Suite à nos discussions positives, je sais que nous restons tous deux engagés à le faire. » Toujours dans la surenchère, le président américain lui a promis en réponse un accord « phénoménal ».
Donald Trump veut tout négocier
- Trump souhaite que tous les domaines soient sur la table, y compris le NHS, service de santé public cher aux Britanniques. Cette affirmation catégorique a mis dans l’embarras Mme May, qui a rappelé que, comme dans toute négociation, les parties défendraient leurs positions. De nombreux aspirants à sa succession se sont aussi empressés de signifier que le NHS n’était pas à vendre.
Sur les protestataires contre sa venue à Londres, le président américain a eu recours à sa défense favorite : il a nié avoir vu le moindre rassemblement de grande ampleur et a conclu que tout cela n’était que « fake news ». Ce qui n’empêchera pas les médias d’immortaliser les images bien réelles d’un ballon Baby Trump au milieu de dizaines de milliers de protestataires dans les rues.
Enfin, Donald Trump a assuré qu’il ne connaissait pas Jeremy Corbyn, qui venait de critiquer sa politique à quelques mètres de là. Mais il voit là « une force négative » et tous deux ne se rencontreront pas. Moment difficile pour Mme May, il a en revanche été amené à donner son avis sur les candidats au 10 Downing Street et ne s’est pas privé pour rencontrer certains figures.
Durant sa visit, le numéro un américain a ainsi courtisé, outre des figures du Parti conservateur en lice actuellement comme Boris Johnson, avec lequel il s’est entretenu 20 minutes par téléphone, le dirigeant du Brexit Party Nigel Farage, arrivé cette année en tête aux élections européennes, cinq ans après avoir déjà créé la surprise en s’installant confortablement au Parlement de Strasbourg.
Concernant le Brexit, le président américain a en tous cas réaffirmé son soutien au divorce entre Royaume-Uni et l’Union européenne et a dit qu’il restait confiant par rapport à la réussite de celui-ci : « Ça va se faire, et je pense que la Première ministre a mené les choses jusqu’à un point où elles pourront être conclues dans un avenir assez proche. Elle a fait un très bon boulot. »
Rfi