Les manifestations en Guinée sont souvent réprimées dans le sang. Des jeunes y perdent souvent leurs vies en marge des mouvements sociaux et poliques tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Ils sont une centaine de citoyens dont des hommes en uniforme à y avoir succombé de leurs blessures de 2011 à 2019. Face à la presse ce vendredi 10 Janvier 2020, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux a évoqué les raisons de la lenteur judiciaire dans le traitement des dossiers pour traquer les auteurs et commanditairs de ces différentes tueries.
D’abord, en ce qui concerne les morts d’hommes au cours des manifestations politiques ou sociales, ce que la justice peut faire, selon Mohamed Lamine Fofana, » la justice est une machine bien organisée. Il y a les magistrats, il y a les auxiliaires de la magistrature qui sont les policiers et les gendarmes. Il y a la police judiciaire qui comprend les policiers et les gendarmes. Quand il y a une infraction, morts d’hommes, la police judiciaire se déploie, elle fait des constatations, elle nous relève les preuves et elle défait les versions du mis en cause devant le procureur de la République. Le procureur de la République, dans les cas comme ça, quand il y a mort d’hommes, puise l’information judiciaire en saisissant un juge d’instruction mais sachez que le calendrier social, le calendrier politique est différent du calendrier judiciaire » précise le Garde des Sceaux lors de la présentation du bilan de son département.
Depuis presque 10 ans, les enquêtes judiciaires ne produisent des résultats escomptés. Plusieurs observateurs y voient souvent une faiblesse de l’appareil judiciaire. De l’avais du ministre de la Justice, tous les cas de décès ont été constatés par la police judiciaire.
»Vous parlez d’une dizaine d’année, ce qui est sûr, tout les cas de décès ont été constatés par la police judiciaire qui est entrain de mener des enquêtes. Ces enquêtes commencent d’abord par les autopsies. Il faut demander au médecin pour savoir comment la personne est morte, comment elle a été touchée ? Ensuite il y a l’enquête balistique. S’il s’agit de mort par balles, il faut voir le trajectoire de la balle pour essayer de desceller la personne qui est suspectée d’avoir tué. Mais malheureusement, ces morts interviennent au cours des manifestations politiques, syndical et il est difficile » se justifie le ministre Fofana, poussé à bout par un journaliste.
Ensuite, ajoute-t-il, »la police judiciaire ne peut que reconstituer les faits, parce que les gens sont en mouvement ». Le ministre annonce par ailleurs la présence à Conakry des techniciens spécialisés dans des enquêtes balistiques pour appuyer la justice guinéenne.
» Il y a des tirs, on ne sait pas d’où ça vient. Et il y a morts d’hommes. Donc, il faut une reconstitution et la procédure est très lente. Nous avons même demandé en matière d’enquête balistique, l’assistance étrangère. Des techniciens sont là aujourd’hui pour accompagner notre procédure judiciaire pour pouvoir pleinement desceller auteurs éventuels de ces tirs » confie le chef du département de la Justice.
A suivre…
Alpha Madiou BAH
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