La décision de réouverture prochaine des lieux de culte me semble être maladroite. Même partielle, elle constitue une grave erreur de leadership.
Officiellement, certaines localités du pays sont exemptes de contamination. Mais en l’absence d’une évaluation objective de la situation, il est hasardeux de considérer ces zones comme tel.
La décision semble n’avoir pas tenu compte des paramètres importants liés à l’intense mouvement de personnes entre les préfectures de l’intérieur, dont certaines sont distantes d’à peine 50 Km. Le brassage social et la promiscuité y sont également intenses. L’impréparation des populations au respect des gestes barrières est une autre contrainte à considérer.
Ajoutée à ce cocktail la grande fragilité des structures sanitaires à l’intérieur du pays, on peut conclure logiquement et aisément au caractère prématuré et hasardeux de la réouverture des lieux de culte dans les localités dites non touchées par la maladie.
On peut légitimement s’interroger sur le besoin dont procède la réouverture des Lieux de culte, ou encore des écoles au moment où la chaîne de contamination se rallonge de jour en jour.
Ne nous leurrons pas. La lutte contre la Covid-19 est loin d’être gagnée. Plutôt que de favoriser la flambée de la pandémie par la création de nouveaux foyers de contamination, force doit être donnée au cerclage et/ou confinement suivant les cas, accompagnés d’une bonne mesure d’application; en l’occurrence la fourniture de vivres en quantité et en qualité aux populations en cerclage ou confinement.
Les autres mesures barrières ont certainement de l’importance. Mais le confinement est de loin plus efficace et convient mieux à la situation.
Arrêtons d’alléguer que le confinement est impossible dans notre contexte. Disons plutôt qu’il est effrayant en termes de moyens qui soutendent son applicabilité et son efficacité; en l’occurrence pour des gestionnaires qui lésinent à mettre la main à la poche ou qui redoutent à prendre des mesures impopulaires pour des raisons électoralistes.
Je propose que le gouvernement tire les frais du confinement sur les 20 milliards de prêt auprès de la Chine pour entretenir correctement les populations à confiner pendant le temps nécessaire au contrôle effectif de l’épidémie dans le pays. Je pense que là-dessus on peut ficeler un tel projet bancable.
Les sociétés minières doivent aussi être mises à contribution. L’économie est la santé se tiennent dans une dialectique indissociable. Ce sont des hommes et des femmes sains qui produisent.
Unissons-nous pour une riposte concertée, coordonnée et efficace au coronavirus.
Que Dieu nous sauve. Aameen !
Elhadj Sény Facinet SYLLA
Ex. Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses