Le tribunal de première instance de Kaloum vient de rendre son verdict dans le très carabiné dossier de détournements de fonds de plusieurs milliards de francs guinéen opposant l’ancienne équipe dirigeante (sous Super V) de la fédération guinéenne de football à celle dirigée par Mamadou Antonio Souaré.
Après la tempête judiciaire avec ses vagues de rebondissements d’incessants reports, la saga vient de connaitre son épilogue avec pour verdict final ni gagnant ni perdant.
Sans être dans le dernier carré du secret, il fallait être un néophyte pour ne pas pouvoir pronostiquer sur l’aboutissement dans ce dossier sans aucun mystère.
Tout d’abord, contrairement aux dires de bon nombre, Antonio Souaré n’est pas en conflit avec Salifou Camara, Super V. Ce dernier était soupçonné de malversations financières dans de nombreux dossiers. C’est la FIFA qui a fait injonction de manière officielle à l’équipe de Mamadou Antonio Souaré d’engager des audits sur la gestion de l’équipe sortante d’alors conduite par Super V dès l’aube de son entrée en fonction. Ce qui fût ! La FIFA a instruit et le comité exécutif guinéen a validé et un cabinet d’audit indépendant a été engagé à cet effet.
Ensuite, c’est à la suite d’un rapport trop ‘’ compromettant’’ pour ne dire accablant contre Super et sa gestion jugée solitaire avec des manquements ont été révélés. Pour ne pas réveiller des morts, dans l’affaire des 800.000$ d’une société de téléphonie mobile de la place et parrain de la candidature de notre pays pour la CAN 2021, des barrons non des moindres du système ont été soupçonnés. Et comment expliquer qu’un tel montant faramineux soit décaissé en moins de 72h ? Les arguments placés par le sieur Camara ne tenaient pas la route. Comment un dossier de tout un pays souverain puisse être défendu par un cabinet international de sa conception jusqu’à sa présentation devant le comité exécutif de la CAF ? Et tout ça pour tout ce montant ? Ça sent du loup dans la bergerie !
Et mieux, sans jeter de l’opprobre à notre justice, l’ouverture affichée par le Président Mamadou Antonio Souaré et la médiation engagée par le Chef de l’État pour taire les contradictions définissaient déjà l’aboutissement du procès. Loin d’une immixtion des autorités politiques, mais une volonté de rapprocher les positions et créer un climat d’entente et d’espoir pour notre football qui a besoin de tous ses fils. Quoi de mieux ?
Enfin, pas de vaincu ni vainqueur. La justice s’est prononcée en toute indépendance et de manière souveraine. Ce qui ne veut pas dire que le vol n’est pas établi ou que le voleur présumé est blanchi. Mais la justice a jugé insuffisante.
La vérité se trouve ailleurs. Cherchez-la, vous la trouverez certainement. Dans ce dossier, loin des interprétations erronées ou des jugements au teint d’émotions, tout n’est pas dit et tout n’est pas faux. Mais la justice a rendu son verdict, on se soumet à sa sagesse. Ni vaincu ni vainqueur !
Mais que risque la Guinée auprès de la Fifa qui a soulevé des réserves sur la gestion douteuse de Super V ?
Wait and see, demain, nous édifiera !
Par Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur.