Ce vendredi matin, à 11 heures, dans un grand hôtel de l’avenue Louise à Bruxelles, l’ancien président ivoirien s’est fait remettre un passeport ordinaire et un passeport diplomatique par deux diplomates ivoiriens : un envoyé spécial d’Abidjan et l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Belgique. Depuis son arrestation d’avril 2011, Laurent Gbagbo n’avait pas de document de voyage. Le passeport diplomatique ne peut être délivré qu’avec l’accord express du chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara.
Dans une récente interview qu’il a accordée à TV5 Monde, Laurent Gbagbo marque son retour sur la scène politique ivoirienne. Gbagbo, qui était coincé à Bruxelles pour faute de passeport, appelle à la négociation pour réduire les tensions dans son pays, tout en affirmant son ancrage dans l’opposition. Un positionnement politique qui, pour certains analystes, a des résonances religieuses et lui permet d’affirmer sa place au sein de l’opposition.
Neuf ans d’un long silence médiatique. Et cette interview que personne n’attendait. « Dans ce combat qui se mène aujourd’hui autour du 3e mandat, je suis, moi Laurent Gbagbo, ancien chef d’Etat, ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l’opposition. Je suis résolument dans l’opposition à la pratique du 3e mandat. Mais je dis, vu mon expérience, qu’il faut négocier. » Pour son retour en politique, Gbagbo a décidé de se placer au-dessus des tensions en cours. Il affiche la figure du sage sorti de l’épreuve de la prison.
Avec Rfi