La Guinée est-elle redevenue la plaque tournante du trafic de drogue dans la sous-région ? Les interrogations se multiplient chez les citoyens. En un temps record, plusieurs Kilos de cocaïne sont saisis par les forces de sécurité guinéenne. Ce mardi 09 février 2021, la direction centrale de l’Anti-drogue a présenté à la presse une importante saisie de 750 grammes (31 boules) de cocaïne, sur un corps sans vie, dit-on, découvert le 14 décembre dernier à Pamelap, dans la préfecture de Forécariah.
Ce n’est pas tout. Selon toujours les services de lutte contre la drogue, le 30 janvier dernier, une femme guinéenne avait été chopée avec 3 kilos de cocaïne, qu’elle a dissimulés dans des pampers à travers son corps. Une situation alarmante qui devient donc récurrente sur le territoire national.
Arrestations de plusieurs officiers de la police…
Plusieurs hauts gradés de la Police Nationale ont été mis aux arrêts durant ces dernières 72 heures, rapportent plusieurs sources concordantes. Le Président Alpha Condé, lui-même en personne, demande que lumière soit faite dans ce trafic de drogue, qui nous rappelle, en effet, les derniers instants du pouvoir du feu Général Lansana Conté.
Dans la haute sphère étatique, le sujet qui alimente de plus les débats, c’est cette rocambolesque affaire de substitution de drogue d’environ 527 kilogrammes de cocaïne. Jusque-là, les enquêtes déjà ouvertes se poursuivent. De gros bonnets pourraient tombés à l’issue de ses investigations.
L’histoire se répète-t-elle pour la Guinée?
Au début des années 2000, pour la petite histoire, la Guinée était avec la Guinée-Bissau un important point de transit de la cocaïne sud-américaine en Afrique de l’Ouest avant d’être acheminée sur les marchés européens. Cette situation avait braqué les yeux des grandes puissances mondiales sur Conakry et Bissau. En Juin 2010, dans ses débuts de mandature à la tête des Etats-Unis, le président Barack Obama désignait un mardi soir Ousmane Conté, fils du défunt président Lansana Conté, comme «baron de la drogue», ouvrant la voie à la saisie de ses biens aux États-Unis, selon la Maison-Blanche.
Dans une lettre envoyée au Congrès, Obama avait même fait part de sa décision de sanctionner OC, capitaine de l’armée arrêté en 2009 pour narcotrafic par la junte ayant pris le pouvoir après la mort de son père Lansana Conté fin 2008. D’ailleurs, Ousmane avait reconnu, en février 2009, «être impliqué dans le trafic de drogue en Guinée» mais s’était défendu d’en être le parrain, au cours d’un interrogatoire télévisé dirigé par un militaire de la junte.
Moussa Conté, un autre fils Conté avait été inculpé et écroué à Conakry, avec trois personnes – un Franco-Guinéen, Un Franco-Congolais et un Américano-Guinéen – pour « trafic de drogue ». Arrêté avec trois de ses « associés », le fils de l’ancien président avait été détenus pendant un mois au camp Alpha Yaya Diallo, siège de la junte ayant pris le pouvoir en décembre 2008, juste après la mort du général Conté.
Parmi les personnes qui avaient été inculpées et écrouées à la prison civile de Conakry, figure Mamadou Saliou Diallo, Franco-Guinéen, directeur-général de la société Mosmart (biocarburant), créée sous le régime du général Conté dans ses plantations de palmiers de Bouramaya, son village natal (120 km au nord de Conakry). Il y avait également un Franco-Congolais, Toussaint Kissombo, et un Américano-Guinéen Thierno Sadou Diallo.
Ce rappel historique doit donc amener les autorités guinéennes à agir dès qu’il est temps, pour éviter le pire!
Dossier à suivre…
Alpha Madiou BAH
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