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In memoriam : Mme Aïssatou Boiro, martyre de la lutte anti-corruption

La lutte contre la corruption en Guinée a une martyre : Mme Aïssatou Boiro. Cette native de Koundara, au Fouta Djalon, a été assassinée à 58 ans par des hommes armés le 9 novembre 2012 dans les environs de Kipé en banlieue de Conakry. Elle était mariée au très célèbre professeur de biologie Ibrahima Boiro, avec qui elle a eu quatre enfants.

Les militants anti-corruption n’oublieront jamais l’assassinat de la directrice nationale du Trésor public, Aïssatou Boiro, perpétré dans la soirée du vendredi 10 novembre alors qu’elle rentrait du travail.

Selon de sources proches de la famille éplorée, «entre 19h00 et 20h00», Mme Boiro avait été conviée à «une réunion» qui s’est tenue au ministère du Budget, le département de tutelle de la Direction nationale du trésor.

En cours de route pour son domicile, elle a été assassinée à coup de fusil au niveau du quartier de Kipé, en banlieue. Mme Boiro se trouvait assise à la banquette arrière de sa voiture conduite par son chauffeur personnel.

La native de Koundara au Fouta Djalon vivait sous menaces de mort depuis qu’elle avait contribué à démanteler en mai 2012 «une tentative de détournement de fonds de plus de 13 milliards de Francs guinéens, des guichets de la Banque centrale de Guinée».

Honorer la mémoire de l’héroïne

Un réseau de délinquants financiers avec des ramifications dans plusieurs structures allant du Trésor aux Finances, de la Banque centrale à la Présidence de la république et ailleurs.

A l’époque plusieurs présumés auteurs, dont un planton, avaient été limogés par décret du chef de l’Etat et 9 d’entre-eux envoyés en prison.

Son assassinat a laissé dans leur deuil toute la communauté nationale et internationale témoin de son combat contre la corruption.

En signe de compassion et de solidarité avec la famille Boiro, le 13 novembre 2012 a été déclaré journée de deuil national en sa mémoire.

Lors de ses obsèques organisées au Palais du peuple, avant le départ de la dépouille mortelle pour Koundara où elle a été inhumée, le ministre des Finances Kerfalla Yansané avait témoigné que Mme Boiro «est morte parce qu’elle refusait tout compromis entre l’intérêt public et les intérêts sordides des groupes mafieux ».

L’ambassadeur de France en Guinée, SE M. Bertrand Cochery, avait salué la mémoire de cette grande militante anti-corruption  qui consacré sa vie au service de son pays et de sa nation.

Quelques semaines après cet assassinat crapuleux de la directrice nationale du Trésor public, son époux, professeur de biologie à l’université de Conakry, directeur du Centre d’étude et de recherche en environnement (CERE) et président du Comité national de bioéthique de Guinée est nommé, le 26 novembre 2012, ministre de l’Environnement des Eaux et forêts.

 

Par Le Populaire

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