Les garde-côtes libyens ont intercepté mardi soir en mer Méditerranée une embarcation de fortune transportant 96 migrants, qu’ils ont ramenés dans la ville de Khoms, dans le nord-ouest du pays, a annoncé mercredi la marine nationale.
« Une vedette des garde-côtes (…) a intercepté mardi un bateau pneumatique vétuste transportant 96 migrants clandestins. (…) Après avoir bénéficié d’aides humanitaires et médicales, ils ont été remis à l’Organe de lutte contre l’immigration clandestine et transportés au centre d’hébergement de Khoms », a affirmé la marine libyenne dans un communiqué.
Les migrants étaient tous des hommes, majoritairement des Soudanais et des Bangladais, est-il précisé dans le communiqué.
L’Organisation internationale de la migration (OIM) a confirmé avoir mené des « contrôles médicaux » à leur débarquement et a affirmé que le centre d’hébergement cité par la marine était dans les faits un « centre de détention », à l’image de nombreux autres en Libye.
« Alors que nous nous assurons de leur apporter l’assistance nécessaire dans le centre de détention, nous réaffirmons que la Libye n’est pas une destination sûre et qu’il faut mettre fin aux détentions arbitraires », a déclaré la délégation de l’OIM en Libye sur son compte Twitter.
La Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi, est plongée dans une nouvelle spirale de violence depuis l’offensive militaire lancée le 4 avril par Khalifa Haftar, homme fort de la partie orientale, pour conquérir Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.
Les forces loyales au GNA et celles de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar s’affrontent dans la banlieue sud de la capitale ainsi que plus loin au sud de la ville.
Les combats qui durent depuis près d’un mois ont fait 376 morts et 1.822 blessés, selon un bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mercredi. Plus de 40.000 personnes ont également fui les combats, selon l’ONU.
L’adjointe à l’émissaire spécial de l’ONU en Libye, Maria do Valle Ribeiro, s’est dit par ailleurs « très préoccupée » par le sort de « 3.500 migrants et réfugiés (qui) sont en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements », dans une interview à l’AFP dimanche dernier.
Aucune donnée officielle n’est disponible sur le nombre de migrants, souvent clandestins, présents en Libye. Il est estimé à plusieurs centaines de milliers.
Parmi eux, l’OIM en recense 5.933 retenus dans des « centres de détention » officiels. Plusieurs centaines sont détenus par des groupes armés dans d’autres installations échappant à tout contrôle.
AFP