La santé de la Démocratie se mesure par l’état de santé de sa presse. Aucun pays ne saurait se développer de façon harmonieuse sans la contribution des médias, qu’on appelle par courtoisie 4ème Pouvoir, en plus du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.
La mission d’informer et de sensibiliser, droit et devoir que les principes cardinaux de la loi sur la presse confèrent, fait de ce maillon de la structure sociale, le baromètre de la vie en communauté. Par ce biais, le droit à l’information, également reconnu aux citoyens dans une démocratie digne du nom, impose aux hommes de médias, la responsabilité, l’équité, la transparence, la neutralité et l’objectivité, telles que commandées par l’éthique et la déontologie du métier.
C’est dire, que la presse elle-même, dans les conditions normales est soumise à des obligations sacrées qu’elle ne doit nullement sacrifier sur des intérêts égoïstes. De là, vouloir par n’importe quelle interférence, fut-elle d’un régime fort, enlever à la presse sa légitimité, serait une violation des droits humains. Tendances parfois constatées dans le comportement de ceux qui se considèrent « maitres du monde. »
Une presse sous contrôle est un frein à la pluralité et à la diversité d’opinions, chères aux citoyens qui rêvent jouir de toute leur liberté fondamentale. Comme dirait Montesquieu « Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir.»
La presse mérite respect et considération pour le rôle indispensable qu’elle joue dans la vie publique. Celle guinéenne ne fera pas exception à la règle, même si certains médias, certes à la solde des politiques, tombent dans la légèreté pour des intérêts égoïstes.
En conséquence, on assiste souvent à de multiples interpellations assorties des journées d’audition, généralement sanctionnées par des condamnations ou emprisonnements des journalistes, au nom des mesures contre les délits de presse.
Autrement, faire de telles pressions à une presse crédible et responsable, est synonyme de musellement. Et, cela devrait appeler à la résistance du corps !
L’atmosphère sociopolitique du pays est telle que, seuls les médias professionnels pourraient se mettre à l’abri ou échapper à ce « piège ». Pendant ce temps, certains préfèrent tout simplement sacrifier les valeurs fondamentales du métier. D’autres catégories de médias se font censurer et pis encore, s’autocensurent par crainte de représailles dans un pays où l’insécurité et l’injustice sont monnaie courante.
Il y a lieu d’interpeller les professionnels de l’information et de la communication de prendre le taureau par les cornes avant qu’il ne soit trop tard. Car, le métier de journaliste mérite mieux que ce à quoi certains s’activent à le réduire aujourd’hui. La peur s’est installée dans l’exercice du métier, il faut absolument la combattre par le professionnalisme sans fourberie.
Thierno Oumar Diawara, journaliste