Bienvenue au manifeste des intellectuels, journalistes et universitaires guinéens : Exigeons le respect de notre humanité. La tribune traduit une véritable démarche de justice, de citoyenneté et de foi.
Félicitations à ses initiateurs ; leurs clairvoyance et proactivité méritent d’être saluées. Révérence pour les premiers signataires ; leur célérité est à saluer, leur courage à louer.
Il est souhaitable que davantage de dignes intellectuels y adhèrent, s’y investissent sincèrement et courageusement au nom de l’amour pour la Guinée et de la dignité de ses filles et fils. Pour cela, deux choses me semblent essentielles à observer pour rassembler et donner force au mouvement à construire :
- Eviter dans les critiques et dénonciations les excès du genre : ‘’Et depuis l’indépendance du pays en 1958, le guinéen est politiquement, socialement considéré comme un homme sans humanité, un homme dont la vie n’exige pas reconnaissance et respect…’’.
- L’histoire guinéenne est jalonnée de gouvernances qui ont occasionné des manquements graves, mais aussi des faits illustres. De nombreuses personnes, de bonne conscience du reste, se sont tenus et se tiennent encore à bonne distance des violations commises, mais gardent quand même un bon souvenir des succès engrangés. De ce point de vue, le discernement s’impose dans une perspective de rassemblement.
En tout état de cause, la Guinée se trouve aujourd’hui placée face à une situation inédite. Rien que le braquage récent de la Constitution suffit à situer sur la nature mafieuse du régime en place. Face à une équation d’une si grande complexité, on ne peut raisonnablement se permettre de rajouter de multiples autres variables au risque de brouiller toutes pistes de solution. ‘’Qui trop embrasse mal étreint’’, dit le proverbe.
Il ne s’agit pas de faire l’omerta sur le passé. Les crimes, tous les crimes doivent être élucidés afin de débarrasser le pays du lourd passif qui plombe son développement. Il s’agit plutôt de simplifier l’équation, d’éviter les amalgames nuisibles à la promotion du mouvement. Il s’agit de se focaliser sur l’urgence du moment qui consiste à faire barrage aux prétentions de confiscation du pouvoir de la gouvernance en cours.
Cela réussi, l’apurement de l’ensemble du contentieux sera rendu possible à la faveur d’un processus viable de réconciliation nationale à venir.
Dieu est invoqué pour donner force à la tribune afin que ses nobles objectifs soient atteints. Aameen !!!
Sény Facinet Sylla
Ancien Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses