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Détenus politiques et dialogue/Cellou tranche : ‘’ce chantage ne passera jamais’’

L’opposant Cellou Dalein Diallo a brisé le silence samedi en exprimant la position de son parti par rapport au dialogue politique, mais aussi sur les détenus. Le leader  de l’UFDG n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger ce qu’il qualifie de “chantage” que subirait son parti.

L’ancien premier ministre assure que l’UFDG a retrouvé son union sacrée sur les questions liées au dialogue politique et aux détenus.

« C’est le Conseil politique réconcilié et résolu qui a décidé que le Parti s’abstiendra de parler de dialogue tant qu’il a le couteau à la gorge, c’est-à-dire, tant que nos militants et nos cadres arbitrairement arrêtés resteront en prison, tant que les locaux abritant notre siège et nos bureaux seront fermés et occupés par les Forces de défense et de sécurité, tant que les droits et libertés de voyager du Président, de sa femme et de ses collaborateurs sont suspendus », a lâché samedi Cellou Dalein Diallo, en marge de l’Assemblée générale virtuelle de sa formation politique.

Selon le principal challenger d’Alpha Condé, cette décision a été prise à ll’unanimité. C’est pourquoi, il a lancé une invite à ses partisans ainsi qu’aux responsables de l’UFDG de s’abstenir de tout commentaire sur les réseaux sociaux.

Tueries en marge des manifestations…

“Nous avons enregistré depuis 2011 à l’occasion des manifestations pacifiques de l’Opposition près de 250 morts. Comme l’a rappelé tout à l’heure Nadia, aucune enquête n’a été diligentée, aucun auteur de ces crimes n’a été identifié ou sanctionné.

Ces crimes récurrents et cette impunité qui les encourage ont été maintes fois dénoncés par les organisations de défense des droits de l’homme et par certaines institutions internationales, lesquelles ont demandé au gouvernement de mettre fin à ce cercle vicieux. Alpha Condé est resté sourd à tous ces appels parce qu’il pense que c’est par cette voie qu’il peut protéger son pouvoir illégitime”, rappelle l’opposant.

Pour Cellou, alors que ces crimes restent impunis et même niés par les autorités, le pouvoir s’acharne sur les militants de l’Opposition qui sont arrêtés, jugés et condamnés alors que le seul crime qu’ils ont commis c’est d’être opposés
à Alpha Condé et parfois d’avoir exercé un droit constitutionnel : celui de manifester dans les rues et sur les places publiques.

“Est-il utile de rappeler au gouvernement de Alpha Condé que manifester est un droit constitutionnel et tuer un manifestant est un crime imprescriptible. Aujourd’hui, alors que les auteurs de ces 250 crimes répertoriés se promènent allègrement et jouissent pleinement de leur liberté, des centaines
de citoyens innocents et plusieurs cadres de l’UFDG, de l’ANAD et du FNDC, tout autant innocents, sont arrêtés et détenus dans les prisons du pays. C’est le cas de Chérif Bah, Ousmane Gaoual, Cellou Baldé, Aboulaye Bah, Ismael Condé, Madic 100 frontières, l’imam El Hadj Abdoulaye Bah de l’UFDG, Etienne Soropogui de Nos Valeurs Communes, membre de l’ANAD, Fonikè Manguè et Souleymane Condé du FNDC. Ce que nous savons, c’est que ces cadres et militants qui sont des otages politiques sont détenus dans des conditions qui dégradent leur santé physique et morale. Quatre d’entre eux sont déjà décédés faute de soins et deux autres, Chérif Bah et Ousmane Gaoual sont hospitalisés depuis des mois et leur santé ne s’améliore pas. Nous savons tous que ces gens n’ont rien à se reprocher. Notre parti, du fait de notre intransigeance sur la question de notre victoire usurpée à coup de meurtres, fait l’objet d’un acharnement et d’un chantage à multiples dimensions”, accuse-t-il.

Engagement politique…

“L’engagement politique dans ce contexte de tyrannie requiert malheureusement énormément de sacrifices. Nous mettons notre vie en danger à chaque fois que nous nous opposons au despote.

Tous les otages politiques ainsi que leurs familles en sont conscients. Ils sont restés dignes face à cette injustice et au traitement inhumain et dégradant qu’ils subissent. Nous leur devons respect et solidarité. Je lance un appel à tous ceux qui se réclament de l’UFDG, à quelque échelon que ce soit, d’éviter toute insinuation, tout propos de nature à les frustrer.

Nous devons tous, par nos attitudes, nos propos et nos prières, leur apporter notre soutien et rendre hommage à leur courage et à leur dignité”, ajoute-t-il.

Alpha ressemble à un animal blessé…

“Le despote Alpha Condé, après son coup de force, est aujourd’hui semblable à un animal blessé, acculé et cerné de toutes parts. Il est devenu infréquentable à l’international et n’a plus pour amis que les autres dictateurs du continent.

En se reniant sur le sujet du 3e mandat, il a piétiné son honneur et sa dignité. Ayant perdu lamentablement les élections, il n’a plus aucune légitimité aux yeux des guinéens. Alors il nous persécute en prenant en otages nos cadres, en empêchant le Président légitime du pays et ses collaborateurs de voyager librement, en fermant les locaux de notre parti sans aucun fondement, dans l’espoir vain de nous forcer à le légitimer comme président. Mais ce chantage ne passera jamais !”, prévient le candidat malheureux des élections présidentielles de 2010, 2015 et 2020.

A suivre…

Moustapha CONDE

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