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En Guinée : la baisse du prix des carburants de 500 francs divise…

En République de Guinée, un nouveau bras de fer oppose le Gouvernement et les acteurs de la vie sociopolitique nationale. La véritable pomme de discorde entre les différentes parties, est la minime baisse du prix des carburants à 500 francs. En lieu et place de 10.000 GNF le litre, les citoyens devront désormais débourser 9. 500 pour se procurer d’un litre d’essence, du gasoil ou du pétrole. La mesure est rentrée en vigueur ce samedi 29 décembre 2018 à 00 heure.

L’effondrement des cours de l’or noir est certainement une aubaine pour le gouvernement Kassory à offrir un cadeau de Noel de 500 fg sur chaque litre de carburant acheté à la pompe. Sauf que cette mesure est jugée insuffisante par la société civile guinéenne.

« Cette décision est une insulte à l’intelligence du guinéen dans un contexte marqué par une extrême pauvreté de la population et corruption généralisée sans précédent au sein du gouvernement. Rien ne justifie cette réduction à hauteur de 500 francs par rapport à cette baisse considérable du prix du baril sur le marché mondial. A ce jour, le prix du baril est de 45. 03 dollars, par conséquence, le litre du carburant est valable à 5.000 GNF sur la marché » s’oppose les forces sociales de Guinée, dans une déclaration rendue publique vendredi.

Au niveau de la classe politique, l’opposition guinéenne, emboite les mêmes pas. Le chef de file et ses alliés qui se concertaient également vendredi à Conakry, ont dénoncé la petite mesure du gouvernement Kassory Fofana. Les opposants au régime Condé, ont qualifié la baisse du prix du litre des carburants, de “minime et insignifiante” aux yeux de la population.

« Nous considérons que la baisse du carburant est minime et insignifiante eu égard à la baisse du coût mondial sur d’abord les matières premières et sur le carburant (…) Nous demandons au gouvernement de revoir sa copie et proposer une véritable baisse au peuple de Guinée qui sera équivalent à ce que nous constatons sur le coût mondial » a déclaré Ahmed Kourouma,  vice-président du parti GRUP qui assurait le rôle de porte-parole.

Pour l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), l’une des puissantes centrales syndicales du pays, cette baisse n’est rien d’autre qu’une moquerie. Elle a donc exprimé sa désapprobation sur cette mesure Gouvernementale.

« Que le guinéen soit respecté. Quand on a monté le prix du carburant de 8000 à 10.000 GNF, le prix du baril était à 50 dollars. Aujourd’hui, nous varions entre 44 et 43 dollars. Naturellement ce prix doit glisser en deçà de 8000. C’est pourquoi nous disons que le prix du carburant à la pompe devrait être vendu au minimum à 7000, au maximum à 7500. Donc, nous ne sommes pas d’accord sur cette baisse de 500 francs. C’est une moquerie. Ou on reste à 10.000 », s’est montré ferme Abdoulaye Sow le secrétaire général de l’USTG lors d’une réunion avec le Syndicat de l’Education.

Pour le moment, il faut préciser que si les syndicalistes n’ont toujours pas annoncé des actions de protestation contre cette légère baisse, les forces sociales dirigées par Abdourahmane Sano de la PCUD et Sékou Koundouno du Balai Citoyen,  quant à elles ont appelé à la mobilisation dès la semaine prochaine.

Pendant ce temps, le Gouvernement est passé à la vitesse supérieure ce samedi 29 décembre 2018, en annonçant que la mesure relative à la modique baisse de 500 francs du prix des carburants est entrée en vigueur.

C’est donc dire, que les jours à venir seront forcément tendus !

A suivre…

AMB

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