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Guinée : des ONG dénoncent les atteintes à la liberté de la presse, et s’adressent au Gouvernement (Déclaration)

La PJDD et la CNPG  dans leur lutte pour l’instauration d’un État de Droit en Guinée constatent avec regret des violations graves et inacceptables de la liberté de presse dans notre pays, notamment:

-des agressions verbales et physiques contre une quinzaine de journalistes le 31 octobre 2017 suivies de la destruction de leurs matériels de travail

(Dictaphones, téléphones et caméras …) à l’Escadron Mobile N°3 de Matam

– la Suspension de la Radio Espace FM pour sept jours suivie de la mise en examen de Moussa Moise Sylla, Directeur de Espace TV pour, dit-on,  avoir diffusé des informations considérées comme secret défense ;

–   l’avertissement du groupe évasion par la HAC pour manque de professionnalisme dans le traitement de l’information, dit-on ;

-la violation de la loi L002 pendant les poursuites judiciaires contre des journalistes, notamment l’arrestation et la détention d’Aboubacar Camara, Coordinateur du groupe Gangan ;

– des intimidations et des menaces de mort proférées à l’endroit d’Alpha Bacar SANK Diallo de la Radio Global FM, animateur de l’émission « choc des idées »

-l’opacité persistante autour de la disparition depuis le 23 juillet 2015 du journaliste Chérif Diallo et de l’assassinat de Mamadou Koula Diallo ;

– l’exil forcé de Mandian Sidibé, ancien Directeur de Planète Fm ;

-tout récemment l’incrimination de l’émission œil de lynx du 30 juillet 2019 par le ministère des télécommunications par la convocation et l’audition de  Aboubacar Algassimou Bah ‘’Aboubcr’’ directeur général de la radio lynx à la DPJ et le

Directeur général de lynx à la DPJ le doyen thierno Souleymane DIALLO.

Face à toutes ces violations flagrantes de la loi sur la liberté de la presse, la PJDD et la CNPG s’indignent et condamnent avec la dernière énergie  ces pratiques tendant de plus en plus à museler la presse dans notre pays.

Faut-il rappeler que la liberté de la presse constitue l‘une des caractéristiques d’un État qui se veut Démocratique.

Comme le disait ABRAHAM LINCOLN : « la démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ».  Pour être effective, la démocratie doit reposer sur la séparation des pouvoirs et la liberté de la presse dont le rôle entre autres est de contraindre les gouvernants  à ne pas perdre de vue les préoccupations de l’immense majorité des citoyens et de rendre compte de leur gestion. Le rôle des médias consiste à:

    • La recherche et la diffusion de l’information, car l’information objective est l’oxygène de la démocratie ;
    • La surveillance  du paysage politique pour alerter  l’opinion publique sur les éventuels dérapages de la gouvernance ;
    • L’éducation des populations aux valeurs de la citoyenneté ;
    • L’animation de débats de manière à favoriser la confrontation des opinions sur les sujets d’intérêt national.

La liberté de presse est reconnue et garantie à la fois sur le plan national et international :

-sur le plan national, elle est consacrée par l’article 07 de la constitution guinéenne, par les lois L2010/002/CNT portant liberté de la presse,

-sur le plan international, elle est consacrée par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948 et par d’autres instruments.

Ceci revient à dire qu’étouffer les medias c’est étouffer la démocratie,  car comme le souligne si bien EDOUARD BRICON : « LE MASQUE DE LA LIBERTE EST LE BERCEAU DE LA TYRANNIE ».

-La PJDD et la CNPG expriment toute leur solidarité à la presse qui constitue le baromètre de toute démocratie et exigent du gouvernement Guinéen le respect strict de la loi sur la liberté de la presse et de rétablir les victimes dans leurs droits en appliquant les mesures suivantes :

    • La poursuite et le jugement sans délai des auteurs des exactions contre les journalistes à l’escadron mobile N°3 de Matam ;
    • L’abandon sans condition des poursuites judiciaires contre les journalistes susmentionnés ;
    • La cessation immédiate des intimidations et des menaces de mort contre les journalistes ;
    • La restitution du matériel de travail des journalistes confisqués et/ ou détruits et l’indemnisation des victimes ;
    • Le retour des journalistes en exil ;
    • l’élucidation de la disparition de Chérif DIALLO et du meurtre de Mamadou Koula Diallo.

En vu de remédier a cette situation qui est entrain de ternir l’image de notre pays, nous renouvelons encore une fois notre appel au gouvernement et aux institutions républicaines:

-A veiller au respect des engagements internationaux de l’État et  au respect des lois relatives à la liberté d’expression et d’opinion;

– Nous insistons auprès de la HAC  pour qu’elle assume pleinement son rôle de régulation et de protection de la presse ;

– Aux hommes de medias de toujours traiter l’information avec professionnalisme;

-A la société civile de rester vigilante et mobilisée pour la protection de la liberté d’expression, gage de toute démocratie.

Enfin, la PJDD et la CNPG  encouragent les médias à persévérer dans leur lutte pour l’avènement  d’un véritable État de Droit en Guinée.

VIVE LA  LIBERTE DE LA PRESSE !

VIVE  LA DEMOCRATIE !

VIVE  LA JEUNESSE  GUINEENNE !

VIVE  LA PJDD et la CNPG !

Je vous remercie.

Conakry le 02 septembre   2019. 

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