Comment bloquer la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA en République de Guinée ? Le phénomène est inquiétant. Pourtant, la lutte contre la stigmatisation des personnes séropositives est un combat de tous les jours. Face à cette situation, Médecins sans Frontières en collaboration avec l’association des personnes vivant avec le VIH ont organisé une journée de sensibilisation ce jeudi 11 Avril 2019 à Gbéssia, un quartier de Conakry, situé dans la commune de Matam.
Ce sont en tout 120 mille citoyens guinéens qui sont infectés du VIH/SIDA sur l’ensemble du territoire national. Seulement plus de 40 milles sont dépistées et suivent leur traitement à en croire le cadre stratégique national publié au mois d’Août 2018 qui rapporte d’ailleurs que pour cette même année, 58 % des personnes infectées connaissent leur statut.
Cette journée de sensibilisation selon la Coordinatrice Générale du projet VIH, vise à éradiquer ce fléau en s’accentuant sur la lutte contre la stigmatisation des personnes vivant avec le virus au niveau des communautés.
« Nous ratons 42% de la population. Et parmi les personnes dépistés 32% n’ont pas bénéficié de traitement cela veut dire dans les jours à venir ils vont développer des maladies très grave. L’auto-stigmatisation des personnes vivant avec le VIH par elles-mêmes et la stigmatisation de la communauté fait que la population ne se fait pas dépister précocement. Cela entraîne 5800 décès par an. Ce qui veut dire que chaque jour environ 15 personnes meurent du VIH soit 1 personne chaque 2 heures en raison de la stigmatisation ou du manque d’accès au traitement » s’est expriméeDr Christine Bimansha.
Il y a beaucoup d’efforts à faire pour que ces personnes vivant avec le VIH puissent vivre positivement comme tout un chacun, évoque la coordinatrice générale du Projet. C’est pourquoi, elle invite toutes les couches du pays à se faire dépister.
« Nous invitons donc les jeunes, les hommes et femmes de Conakry à se faire dépister massivement dans les centres du Ministère de la santé, des centres appuyés par MSF et les autres partenaires. Dans ces différents centres de santé le dépistage est gratuit et confidentiel. Le traitement contre l’infection au VIH (ARV) y est également gratuit » a-t-elle lancée dans la foulée.
Présent à cette activité, le représentant du maire de la commune de Matam, s’est dit satisfait de l’organisation d’un tel évènement. Aboubacar 2 Diaby a, au non de Mamadouba Tos Camara promis de s’impliquer pour soutenir les personnes séropositives.
« Médecins Sans Frontières, au nom de la commune nous vous disons merci. La population que nous représentons, nous allons nous impliquer pour que le message de MSF soit entendu par la communauté», a-t-il promis.
La Guinée est marquée par une forte stigmatisation des personnes vivant avec le VIH a souligné de son côté Sékou Tidiane Touré, le responsable psychosocial du VIH/Sida de MSF.
« Nous avons un grand pourcentage d’illettrés. Raison pour laquelle à MSF, on veille à ce que les prestations soient accessibles à tout le monde pour que les populations comprennent qu’on peut avoir le VIH et vivre normalement comme toute autre personne », a-t-il laissé entendre.
L’auto-stigmatisation des personnes vivant avec le VIH par elles-mêmes et la stigmatisation par la communauté, fait que la population ne se fait pas dépister précocement et accepte, retarde ou empêche la mise sous traitement et cela entraine environ 5800 décès par an selon les acteurs dudit projet. Ce qui veut dire que chaque jour soit environ 15 personnes meurent du VIH, soit 1 personne chaque 2 heures en raison de la stigmatisation ou du manque d’accès au traitement.
Au cours de cet événement, en plus de la prestation des artistes, des témoignages des personnes vivants avec le virus qui ont démontré qu’une vie positive et morale est possible avec le VIH, ont été constatés.
Alpha Madiou BAH
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