Selon plusieurs médias internationaux dont RFI, la chambre d’appel de la CPI a confirmé mercredi l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Dans la décision qui a été lue par le juge Chile Eboe-Osuji, la chambre d’appel de la Cour pénale internationale indique qu’elle rejette l’appel du procureur et confirme la décision de première instance.
En janvier 2019, l’ancien président ivoirien et l’ex-chef des Jeunes patriotes avaient été acquittés. La demande du procureur de maintenir en détention Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avait été rejetée par les juges de la Cour pénale internationale (CPI) le mercredi 16 janvier 2019, après avoir annoncé la veille leur acquittement pour crimes contre l’humanité.
La chambre – avec l’opinion dissidente de la juge Herrera Carbuccia – avait d’ailleurs rejeté la requête présentée par le procureur de maintenir Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en détention. « À la majorité, la chambre (…) rejette la requête présentée par le procureur de maintenir M. Gbagbo et M. Blé Goudé en détention», déclarait le juge président Cuno Tarfusser.
La chambre avait également demandé au greffe d’obtenir les assurances nécessaires auprès de l’ex-président ivoirien, de son ancien ministre de la Jeunesse et de leurs conseils principaux respectifs, pour leur présence au siège de la Cour en cas d’appel.
Jusque-là, les deux hommes attendaient la date de leur sortie de prison.
Le vendredi 4 décembre 2020, à 11 heures, dans un grand hôtel de l’avenue Louise à Bruxelles, l’ancien président ivoirien s’est fait remettre un passeport ordinaire et un passeport diplomatique par deux diplomates ivoiriens : un envoyé spécial d’Abidjan et l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Belgique.
Depuis son arrestation d’avril 2011, Laurent Gbagbo n’avait pas de document de voyage. Le passeport diplomatique ne peut être délivré qu’avec l’accord express du chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara.
Dans une récente interview qu’il a accordée à TV5 Monde, Laurent Gbagbo a marqué son retour sur la scène politique ivoirienne. Gbagbo, qui était coincé à Bruxelles pour faute de passeport, avait appelé à la négociation pour réduire les tensions dans son pays, tout en affirmant son ancrage dans l’opposition. Un positionnement politique qui, pour certains analystes, a des résonances religieuses et lui permet d’affirmer sa place au sein de l’opposition.
A suivre…
Alpha DAF