L’Administration, c’est ce dispositif à la disposition des États ou d’autres Organisations assimilées, dédié à la gestion des affaires, qu’elles soient publiques ou particulières.
Pour qu’elle soit productive et inductrice de développement, elle est régulièrement soumise à l’assurance-qualité pour la mise à niveau nécessaire, voire indispensable à sa compétitivité.
Grâce au tour de force du numérique, les critères, règles et démarches de la mise à jour de l’appareil administratif sont aujourd’hui suffisamment connus. Le double standard que certaines administrations continuent d’utiliser est appliqué à dessein pour exploiter et appauvrir les populations.
Le présent post n’a pas pour vocation de prolonger le débat sur la sédentarisation dans l’administration guinéenne. Les causes, conséquences et impacts du phénomène sur le développement ont fait l’objet de moult dissertations dans la cité. Ici, je me propose juste d’apporter un éclairage sur l’aspect souvent négligé de la dimension religieuse de la question.
Beaucoup de gens ignorent que le passage de témoin intergénérationnel n’est qu’une question temporelle. Et pourtant, elle revêt également une dimension spirituelle.
Toute l’histoire de l’humanité est une succession de passages de témoin entre générations.
La mort est redoutée par l’Homme, mais la sagesse la perçoit comme une grande miséricorde de Dieu. Imaginons un court instant à l’échelle d’une famille par exemple, que nous soyons en train de vivre avec nos pères et mères, grands-pères et grands-mères paternels et maternels, les pères, mères, grands-parents de ceux-là. Bref, chaque famille avec l’ensemble sa généalogie. Qu’en sera-t-il ? Qui va s’occuper de qui ?
La Sourate assez prisée de Yaseen indique en son Verset 68 : « A quiconque Nous accordons une longue vie, Nous faisons baisser sa forme. Ne comprendront-ils donc pas ? »
A l’âge avancé, l’Homme devient suranné. Il n’est plus en pleine possession de ses facultés physiques, intellectuelles et mentales. L’argument de l’expérience, souvent brandi par les vieux fonctionnaires pour s’accrocher aux postes administratifs est juste fallacieux. L’expérience s’acquiert à la tâche.
La justice, critérium fondamental de l’évaluation prochaine des œuvres humaines par le Grand Juge, exige que personne ne fasse obstacle aux avantages de son prochain.
Le Président Dadis disait fort bien à propos qu’on ne doit pas faire son temps, faire le temps de ses fils et faire le temps de ses petits-fils.
Les vieux fonctionnaires indéfectiblement incrustés dans l’administration font un grand tort aux jeunes générations.
Dieu s’est interdit le tort à lui-même. Il a enjoint à l’Homme de s’abstenir de toutes démarches de tort envers son prochain. L’incrustation des vieux fonctionnaires dans l’administration est un tort évident à la jeune génération.
Fasse Dieu que nos mandarins en prennent conscience et fassent amende honorable. Amen !!!
Sény Facinet Sylla
Ancien Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses