Le Président Alpha Condé aime tellement la précipitation, l’improvisation qu’il se contredit et donne l’impression qu’il n’est plus en harmonie avec lui-même. Ses actes et ses dires semblent diamétralement opposés. Il a promis de ” gouverner autrement ” mais la nouvelle méthode ne rassure pas. En voilà les faits :
Son gouvernement a entrepris une vague de campagne de déguerpissement le long des routes. L’idée consiste à avoir des routes moins encombrées et aux alentours plus beaux. Cette idée-là est donc belle et est à saluer. Mais comment est-elle appliquée ?
Les délais de déguerpissement accordés aux occupants des abords de routes ont été très courts. Certaines familles ont perdu leurs toits, elles dorment à la belle étoile, certaines personnes ont perdu leurs petites baraques, d’autres leurs sources de revenus pour leurs personnes et familles. Les démolitions de lieux se sont faites avec un si grand empressement qu’on doit se poser des questions sur ce que fait notre gouvernement du concept de solidarité partie prenante de notre devise.
Dans cette opération de libération des emprises de la route, il y a eu un double standard, un deux poids deux mesures. Pourtant la loi est impersonnelle et devrait alors s’appliquer à tous. L’hôtel Palm Camayenne avait été coché et ses murs devaient être démolis. Quelques jours après les croix auxquelles on l’avait marqué avaient disparues. A Kipé, le restaurant la Brioche Dorée qui avait été marqué au rouge a été épargné. Les installations dans le même alignement ont été démolies. Pourquoi ce double traitement ? Les plus puissants sont épargnés et les plus petits subissent la loi. Pourquoi la loi devrait être appliquée par discrimination ? Il y a aussi des gens qui ont construit des maisons aux abords de la mer, ils ont repoussé l’eau à travers des digues et des remblais. L’action de ses gens-là est très grave et affecte plus notre écosystème que celles de ceux qui, par leurs occupations, rendaient le long de nos routes encombrants. Que compte faire le gouvernement du Président Alpha Condé pour libérer le littoral occupé, agressé par ceux qui privent les autres des courants d’air ?
Un autre fait inquiète et exaspère. Il s’agit du contenu des discours du Président Alpha Condé. Le Président de la République n’apaise plus par ses propos, il injurie, menace. Lors de la campagne passée, il se présentait en fils, en père, cousin, neveu. A présent, il ne connait personne, il n’a aucun parent parmi tout le peuple de Guinée, pourtant il est censé être le père de la nation, mais Il se montre contre tout le monde et confond tout. D’ailleurs que fera-t-il des femmes qui durant toute la campagne étaient considérées comme ses mamans ?
Comment peut-il dire qu’aucun cadre ne fera plus 8 ans à la tête d’un département alors qu’il a fait 10 ans à la tête du pays et a changé les règles pour se maintenir à la tête de l’Etat ? C’est ça diriger autrement : interdire aux autres ce qu’on a fait et ce qu’on fait ?
Pour lui, les Guinéens n’ont pas honte, ils ont peur. Alors voudra-t-il nous terrifier ? Il compare l’attitude des Guinéens à celle des tortues : il faut mettre le feu dans leurs derrières pour les mettre au pas. Quel genre de feu voudra-t-il mettre dans le derrière des Guinéens ?
Le Président de la République doit modérer son langage. Il doit rassurer à travers ses discours et actes. Il doit apaiser les cœurs meurtris, il doit dissiper les peur et non les nourrir. Il ne devrait pas avoir de décalages entre les dires du Président et ses actes.
Oumou Kadé Soumah
Présidente de la NGP