Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a demandé mercredi au président guinéen Alpha Condé de «faire toute la lumière» sur les opposants en prison, agitant dans le cas contraire la menace de «mesures» à l’encontre de Conakry.
Alors que depuis novembre 2020, l’UFDG, le principal parti de l’opposition en Guinée a vu plusieurs de ses membres écroués à la Maison centrale de Conakry, notamment l’un des vice-présidents, Ibrahima Chérif Bah, les anciens députés Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé et l’ex-maire de Kindia, Abdoulaye Bah, Paris somme les autorités guinéennes à s’expliquer dans ce dossier judiciaire.
«Avec l’Union européenne, nous avons demandé aux autorités de Guinée de faire toute la lumière sur les événements qui se déroulent en ce moment, avec éventuellement des mesures à prendre si cette lumière n’est pas faite», a déclaré Jean Ives Ledrian à l’Assemblée nationale française.
Pour plusieurs observateurs avertis, cette sortie du chef de la diplomatie française sonne comme une immixtion dans les affaires intérieures de la Guinée.
Si certains trouvent que la France pourrait peser dans la balance pour obtenir la libération des détenus politiques emprisonnés depuis plus de deux mois maintenant, d’autres par contre, y voient une perte de temps, puisque selon eux, l’ancienne métropole n’a aucunement pu empêcher la modification de la constitution qui a permis à Alpha Condé de se maintenir au pouvoir, au soir du 18 Octobre 2020.
Pour les plus avertis, cette immixtion de Paris dans les affaires intérieures de Conakry pourrait d’ailleurs fragiliser davantage les relations entre les deux pays.
A suivre…
Alpha DAF