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[Tribune] Faire un Bloc pour empêcher le troisième Mandat

Avec plus de 11 millions d’habitants, notre pays (la Guinée), se trouve aujourd’hui pris en otage par une classe politique désorientée, peu soucieuse sur des préoccupations de sa population, vivant en majorités au-dessous du seuil de la pauvreté et dépendant de l’oligarchie financière et politique.

Il n’est plus à démontrer qu’il y a une rupture quasi totale entre les gouvernants et les gouvernés de la Guinée. Les récents soulèvements de la population à travers le pays pour réclamer des améliorations des conditions de vie et de l’électricité, et le rejet systématique de certains dirigeants dans leurs propres bastions en sont des illustrations.

Notre pays est aujourd’hui profondément plongé dans une crise interminable de succession et d’alternance. Si les guinéens pouvaient se permettre une lueur d’espoir de démocratie et d’alternance avec l’arrivée du Président Alpha condé en 2010, il faut dire clairement que cet espoir populaire reste encore à gagner.

L’opposition guinéenne, quant à elle tend vers une fin d’année décisive en terme de bilan et relance de nouvelle stratégie car la volonté du Président de la République de se porter candidat pour briguer un nouveau premier et troisième mandat est une évidence, la convention RPG-Arc-en-ciel du 6 aout 2020 et sa confirmation de la date proposée par la CENI en est une parfaite illustration.

Le fait pour elle de boycotter les dernières élections législatives n’ont permis qu’à avoir une assemblée monocolore et un pouvoir absolu pour le régime en place. Aujourd’hui toutes les lois, contrats et traités du gouvernement devant être ratifiés par l’Assemblée Nationale passent comme une lettre à la poste, car une bonne partie du Peuple n’y est pas représentée.

Raison pour laquelle toutes décisions ayant pour but de boycotter des élections constituent pour l’opposition un refus de se battre. En allant aux élections, nous avons plus de chance d’avoir un Président venant de l’opposition qu’en refusant d’y participer.

Cet appel est à l’endroit de l’opposition politique, il faut qu’elle soit en phase avec l’actualité et surtout réaliste dans ses approches. Refuser de participer à des élections sous prétextes qu’elles sont dans l’esprit de la constitution de 2010 est une erreur.

Aujourd’hui le pays est dirigé par la constitution promulguée le 07 avril 2020 malgré les soubresauts et les falsifications, c’est elle qui est appliquée sur le guinéens. Pour l’opposition l’urgence doit être sur l’alternance car elle pourrait donner voie à mettre une assemblée et une constitution digne de nom.

Donc au lieu de tenir mordicus sur celle de 2010 qui ne changera rien, il est préférable de travailler sur les stratégies qui permettra de bloquer le Président actuel, cela se passera bien sûr au tour de la table par des consensus.

Pour finir qu’elle fasse une coalition électorale pour présenter un candidat unique face au Président. Mais si l’esprit egocentrique prime sur la volonté d’une alternance, le combat sera d’avance une peine perdu.

Déjà des coalitions se profilent à l’horizon comme celle de l’alliance patriotique et la coalition de l’opposition démocratique extra parlementaire pour présenter un candidat et j’espère que les autres partis politiques qui ont la vocation de voir une alternance démocratique feront autant.

Mamadou Bassirou Diallo

Chargé de la communication du Parti de la Libération Populaire ‘’PPL’’

Bachirdiallo287548@gmail.com

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